Des paramédics manifestent à un point de presse de François Legault
Une vingtaine de paramédics se sont présentés à un point de presse tenu par le premier ministre François Legault ce 3 mars à Notre-Dame-du-Portage. Ils ont notamment manifesté pour dénoncer l’absence de réponse du ministre de la Santé, Christian Dubé, concernant leurs demandes de rencontre pour la négociation de leur convention collective.
Jean-François Gagné, adjoint aux relations de travail pour la Fédération du personnel préhospitalier du Québec (FPHQ), indique qu’il y a une stagnation à ce niveau. Les paramédics souhaitent, entre autres, être reconnus et avoir des conditions de travail attirantes.
«Nos jeunes ne restent pas. On n’a pas de misère à en avoir dans les cégeps parce que c’est un métier qui semble attrayant, un métier de super héros», souligne-t-il. Mais il indique que, bien vite, la réalité rattrape ces jeunes de 21-22 ans avec les rétentions de civière, c’est-à-dire le délai avant qu’un patient soit pris en charge par un établissment de santé, le temps supplémentaire obligatoire (TSO), l’absence de congés et de vacances. «Ils se rendent compte que la perle est entourée d’épines», image M. Gagné.
Après deux ou trois ans, plusieurs jeunes se réorientent, se désole l’adjoint. «On adore notre métier, on est des gens de cœur, mais ça fait 10 ans qu’on soutient le système et qu’il n’y a pas de retour. Donc, les gens s’épuisent et s’en vont.» Nombreux d’entre eux ne souhaitent pas travailler en horaires de faction et être payés la moitié du temps qu’ils sont de garde. Rappelons qu’avec ce système, les paramédics doivent être sur appel 24 h sur 24, 7 jours sur 7.
Le premier ministre du Québec s’est entretenu une dizaine de minutes avec les manifestants. «Ce que m’ont fait valoir les représentants que j’ai rencontrés ce matin c’est que dans certaines régions la réalité est différente du reste du Québec et il faudrait peut-être regarder pour des primes ou une rémunération qui soit différente. Donc je me suis engagé à en parler avec Christian Dubé et Sonia Lebel», a-t-il répondu.
Il a rappelé qu’une convention collective avec 70 % des paramédics est présentement en négociation. Les 30 % restants, dont la convention est échue depuis 2020, désirent la même chose. Le premier ministre soutient que, dans tous les cas, il souhaite être équitable. «Par contre ça ne sera jamais parfait. On ne pourra pas avoir, à la grandeur du Québec, une ambulance à chaque coin de rue pour s’assurer qu’il y ait un service rapide», confie M. Legault.