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Temps excessif sur les écrans et les réseaux sociaux

Plaidoyer pour que les enfants retrouvent le parc de jeux 

durée 26 avril 2025 | 06h52
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    Alexis Murray a 19 ans. Il est d’une génération qui s’amourache des appareils technologiques et pour qui les téléphones intelligents ont fait partie intégrante de la vie en bas âge. Pourtant, le jeune homme s’exaspère de cette proximité excessive des jeunes avec les écrans. «Il faut arrêter de faire l’autruche et voir les faits. Les impacts négatifs sont nombreux», lance-t-il. 

    Alexis est l’auteur des petites affiches de plastique qui ont été placées près de l’aire de jeux du parc du Campus-et-de-la-Cité de Rivière-du-Loup, il y a deux semaines. Une initiative, visant à promouvoir l’activité physique et à mettre en garde contre les impacts négatifs d’un temps d’écran immodéré chez les jeunes, qui a attiré l’attention de plusieurs citoyens et de quelques médias, dont Info Dimanche. 

    Sur les réseaux sociaux, le projet a été applaudi. Même la Ville de Rivière-du-Loup l’a salué, encourageant l’auteur à profiter du «buzz» pour amener le débat sur la place publique. Alexis n’avait d’abord pas l’intention de se manifester, «un peu à l’image de Banksy» - un artiste international dont l’identité est inconnue, mais il a accepté de se prêter au jeu de l’entrevue, jugeant la discussion nécessaire. 

    «Je viens d’une grande famille élargie où il y a beaucoup d’enfants. Quand j’étais jeune, on jouait à cache-cache, on faisait ci, on faisait ça. Aujourd’hui, les jeunes sont collés sur leur téléphone et ils sont exposés à des choses qu’ils ne devraient pas à cet âge-là. Il faut en parler», a-t-il partagé, assis à une table du parc du Campus-et-de-la Cité. 

    Pour la petite histoire, Alexis Murray est étudiant de deuxième année en arts visuels au Cégep de Rivière-du-Loup. C’est d’ailleurs pour un examen de sculpture qu’il a développé son projet. Si quatre affiches ont fait les manchettes, elles étaient finalement sept à être disposées dans le parc municipal fréquenté par plusieurs familles. D’autres étaient situées près des balançoires, au nord de la rue Desjardins. 

    «On choisissait le sujet dont on voulait parler. Moi, je voulais exposer à l’extérieur et je trouvais que le sujet s’imposait. C’est quelque chose qui me tient à cœur», a-t-il expliqué.  

    Il a fait des recherches afin d’écrire le contenu de ses affiches. Celles-ci mettaient de l’avant les bénéfices de l’activité physique chez les jeunes, ainsi que les risques inhérents à une exposition aux réseaux sociaux ou à un temps d’écran abusif. 

    «Des recherches montrent que les enfants de 7 à 11 ans avec des téléphones souffrent de changement négatif du comportement», pouvait-on lire, par exemple. Aucune des affiches ne mettait de l’avant les mêmes faits. 

    Le choix du noir et blanc pour ses illustrations n’était pas non plus un hasard ou une simple façon d’économiser sur l’encre. «Je voulais représenter les enfants qui ont disparu des aires de jeux», lance-t-il. Une image forte. «Le but, c’était de les agencer comme s’ils jouaient dehors. Certains couraient ensemble, d’autres grimpaient ou se balançaient.»

    Photo : Marc-Antoine Paquin

    «TELLEMENT STIMULANT»

    Avec le recul, Alexis Murray est convaincu que les jeunes savent - ou ressentent, du moins - que ce n’est pas sain d’avoir les yeux constamment rivés sur leur appareil. «Mais ils ont été agrippés là-dedans. C’est une dépendance, souligne-t-il. Ils ne sont pas capables de se l’enlever. C’est tellement stimulant, accessible directement. Pourquoi faire l’effort d’aller à l’extérieur, d’appeler ses amis?»

    «Il y a énormément d’informations accessibles sur les effets néfastes. C’est très documenté. Pourtant, les gens ne semblent pas écouter», regrette-t-il.

    Comment remédier à la situation? Alexis croit que les parents ont un rôle crucial à jouer. «Souvent, les enfants jouent et le parent est assis à l’écart avec son téléphone. Ce n’est pas le bon exemple. Le message envoyé, c’est que jouer dehors c’est plate. Pourquoi ne pas profiter du moment pour jouer tout le monde ensemble?», se questionne-t-il. 

    Il voit aussi d’un bon œil la tenue de la «Commission spéciale sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux sur la santé et le développement des jeunes» du gouvernement du Québec. 

    «Notre génération a grandi là-dedans, et aujourd’hui, on voit vraiment l’impact négatif. Je sens qu’il y a une réflexion dans mon groupe d’âge, parmi mes amis. On voit comment ça nous a impacté, comment ça impacte les enfants d’aujourd’hui et on ne veut pas vivre ça avec nos enfants. Le téléphone, ce sera le plus tard possible.»

    Alexis Murray n’a pas la prétention d’avoir la science infuse, mais il est heureux de constater que son projet a déclenché une réflexion, des discussions. «C’est tout ce que je pouvais espérer», confie-t-il.  

    Maintenant, la question s’impose : est-ce qu’il aura une bonne note à l’examen? «On verra! J’espère avoir au moins 80 %», blague-t-il. «Mais toute cette attention [sur le problème], c’est un beau bonus!»
     

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