La petite histoire (incluant Les Basques)
Depuis le début de son mandat de députée, Amélie Dionne ajoute dans toutes ses communications concernant sa circonscription de Rivière-du-Loup-Témiscouata la mention (incluant Les Basques). Des parenthèses qui n’ont rien d’anodin, puisque le changement du nom est réclamé depuis plus de dix ans par le préfet de la MRC des Basques, Bertin Denis.
Le toponyme Rivière-du-Loup-Témiscouata a été attribué à la circonscription en 2011, après la fusion entre Rivière-du-Loup et le Témiscouata. «C’est insultant pour les Basques, le fait que le Témiscouata arrive et ils mettent le nom. Nous autres on a toujours été là, et on n’a pas notre nom. C’est choquant», déplore le préfet de la MRC des Basques, Bertin Denis.
Il constate que les pressions politiques visant à faire changer le nom de la circonscription n’ont eu que peu d’influence depuis 10 ans. Les travaux de délimitation de la carte électorale de la Commission de la représentation électorale ont débuté et un rapport préliminaire devrait être déposé en octobre 2023 à l’Assemblée nationale. Cette démarche va de pair avec des propositions de délimitation de circonscriptions.
Le préfet Bertin Denis se dit ouvert à l’adoption d’un autre nom de circonscription plus inclusif, sans référence à une MRC ou à une autre, ou encore aux choix d’un nom formé avec un amalgame de syllabes. «Le débat est à faire encore», souligne-t-il. M. Denis voit toutefois d’un très bon œil la méthode trouvée par la députée pour faire référence à sa région, même entre parenthèses.
«C’est une grande avancée par rapport à ce que c’était […] On n’a jamais été si loin que ça, même dans le temps du gouvernement libéral», conclut le préfet. En 2014, le député Jean D’Amour avait déposé un projet de loi privé visant à modifier le nom de la circonscription. Il n’avait pas connu de suite. Son successeur, Denis Tardif, avait multiplié les démarches pour changer le nom de la circonscription à la suite de son élection en 2018, sans plus de succès.
La députée Amélie Dionne explique qu’elle a utilisé cette formulation pour la toute première fois lors de son assermentation à l’Assemblée nationale, ce qui a fait rigoler le premier ministre François Legault et ses collègues.
«C’est en lien avec un engagement que j’ai pris lors de la campagne électorale. Par souci d’équité, c’est important de nommer la troisième MRC du territoire et je cherchais une formule légale pour le faire. Je voulais aussi créer un sentiment d’appartenance», explique Amélie Dionne.
Elle a l’intention de déposer une autre proposition afin que Les Basques soient incluses dans le nom de la circonscription lors de la prochaine refonte. Mme Dionne ajoute que la pression politique ne peut être maintenue parce que la Commission est une entité indépendante de l’Assemblée nationale. «Il va falloir les avoir à l’œil», conclut le préfet de la MRC des Basques, Bertin Denis. Selon lui, ce changement aurait dû être fait depuis plusieurs années déjà.
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