Expulsion du Canada de Simon Croz
La mobilisation #unispoursimon prend de l'ampleur
La salle du conseil de ville de Trois-Pistoles était remplie ce 6 septembre afin de soutenir Simon Croz, menacé d’expulsion par le gouvernement fédéral en raison de délais administratifs dans son dossier d’immigration.
Près d’une centaine de personnes se sont réunies pour le lancement de la campagne de mobilisation #unispoursimon. Simon Croz était accompagné de Philippe Guilbert, le maire de la Ville de Trois-Pistoles et par le député de Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques, Maxime Blanchette-Joncas.
Le 4 mai, le citoyen de Trois-Pistoles a perdu son statut juridique au Canada. Il s’est retrouvé privé de ses droits fondamentaux. Il ne peut bénéficier de l’assurance-emploi, de l’assurance-maladie ou encore circuler à la frontière.
«Pour mon cas, j’espère être une épine dans le pied de l’administration fédérale et qu’ils vont essayer d’enlever cette écharde pour aller de l’avant. Moi aussi j’ai besoin de récupérer mon statut pour aller de l’avant. Derrière #unispoursimon, il y en a plein d’autres, des Simon […] Si ça peut faire bouger les choses pour tout le monde, je pense que ce serait gagnant au Canada et au Québec», croit Simon Croz.
En 2021, le résident des Basques aurait pu quitter le Québec, mais il est resté dans la région par amour avec sa conjointe Jessica et ses deux jeunes enfants. Il s’est bâti une vie au Canada depuis sept ans. «Toutes les personnes présentes dans la salle témoignent l’importance de cette communauté soudée et de l’appui qu’on peut donner à une personne dans une situation qui n’est vraiment pas évidente», a souligné le maire Philippe Guilbert.
Depuis le mois de mai, Maxime Blanchette-Joncas a été témoin des déboires administratifs et des embûches rencontrées par Simon Croz dans son parcours d’immigration.
«Cet enfer administratif m’a fait pratiquement tomber en bas de ma chaise. J’avais peine à croire que le gouvernement fédéral pouvait traiter les gens de cette façon-là. Surtout que des bâtons dans les roues de la part d’immigration Canada, ce n’est pas ce qui manque», a souligné le député fédéral. Les démarches entreprises par le député auprès des fonctionnaires fédéraux pour tenter de régulariser le dossier de Simon Croz sont restées lettre morte. «Pendant que nos régions se dévitalisent, on a tellement besoin de gens comme Simon et là Ottawa veut nous l’enlever», se désole le député fédéral.
APPEL À LA SOLIDARITÉ
Aujourd’hui même, Simon Croz a reçu une convocation à l’Agence des services frontaliers le 21 septembre pour avoir une date exécutoire concernant son expulsion du pays. «On est pris au piège par la situation. Je ne peux pas rester au Canada auprès de Jessica et de ma famille si je ne peux pas travailler […] Si je pars à l’étranger pour travailler, la procédure pour la résidence permanente recommence à zéro et je ne sais même pas si je vais pouvoir revenir et quel traitement je vais recevoir par les agents frontaliers. C’est le manque de réponses qui crée le plus d’anxiété en fait», ajoute Simon Croz.
Le député a lancé un appel à la solidarité dans l’ensemble de la région du Bas-Saint-Laurent et du Québec. Il a invité les citoyens à partager une photo avec le mot-clic #unispoursimon en mentionnant le ministre de l’Immigration Marc Miller.
«Le ministre doit comprendre que derrière les numéros dossiers, il y a des humains, des familles qui souffrent, des rêves qui sont brisés et des projets qui sont détruits. Derrière les numéros de dossiers, il y a des communautés comme celles de Trois-Pistoles et du Bas-Saint-Laurent qui font tout en leur pouvoir pour attirer des immigrants […] et qui sont prises au dépourvu quand le fédéral sabote leurs efforts», déplore Maxime Blanchette-Joncas.
Il affirme que des personnes dans une situation semblable à celle de Simon Croz se présentent à son bureau chaque semaine. Selon le principal intéressé, son cas pourrait être l’arbre qui cache la forêt des problèmes d'immigration dans la province.
Une pétition lancée la semaine dernière sur change.org a déjà recueilli plus de 12 000 signatures, soit au moins trois fois la population de Trois-Pistoles.
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