Expulsion du Canada : Simon Croz passe à une autre étape
Convoqué au bureau de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) à Québec le 21 septembre, Simon Croz s’est vu remettre une mesure d’expulsion et confisquer ses passeports. Le cinéaste et Pistolois d’adoption s’attendait à de meilleures nouvelles, mais ne se laisse pas abattre. Entouré de ses proches et de sa communauté, il continue sa bataille pour rester au pays.
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Lors de sa convocation, M. Croz a rencontré un agent de l’ASFC : «Il voulait comprendre la situation parce que l’IRCC [Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada ] ne lui communique que des éléments officiels.» Ainsi, il lui a raconté ce qui entourait la perte de son permis de travail, de son statut juridique, puis la demande de quitter le territoire.
«Il m’a fait part de mes droits, tout en étant très empathique avec ce qu’on vivait ma conjointe et moi. L’agent nous a clairement dit, et à notre avocat, que je n’avais rien à faire là, que je ne devrais pas être là», avance l’ancien directeur général de Paraloeil. Cependant, le rôle de l’agent était d’exécuter ce qui lui a été dicté par l’IRCC.
M. Croz s’est donc vu remettre formellement une mesure d’expulsion tout en se faisant conseiller de demander un examen des risques avant renvoi (ERAR). Cette analyse permet d’évaluer les dangers pour la vie de la personne retournée dans un pays donné. «Dans ma situation, il va être négatif, mais ça me fait gagner du temps», soutient Simon Croz.
Même si le Pistolois compte effectuer cette demande, il soulève son aberration : «Un représentant de l’État me demande de faire ce qui est dans mon pouvoir, tout en sachant que c’est peine perdue et que je le fais pour gagner du temps». Sans cette évaluation qui prend entre 6 et 12 mois à réaliser et lui permet de rester au Canada, le cinéaste doit partir dans les 60 prochains jours.
Et ce dernier ne pourrait pas revenir avant un an.
GAGNER DU TEMPS
Simon Croz espère qu’avec l’ERAR, son dossier puisse avancer et que sa demande de résidence permanente aboutisse. Au moins, le cinéaste pourra se remettre au travail puisqu’avec sa mesure d’expulsion, il peut redemander un permis de travail ouvert pour subvenir à ses besoins. Il trouve le tout insensé puisqu’il ne demande qu’à travailler depuis quatre mois.
Toutefois, il persévère et se concentre sur ses prochaines demandes à effectuer. La mobilisation continue pour que le ministre de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Marc Miller entende sa demande et celle de toute une communauté. Le député de Rimouski-Neigette - Témiscouata - Les Baques, Maxime Blanchette-Joncas, poursuit les pressions pour que M. Miller utilise son pouvoir discrétionnaire afin d’accélérer le traitement du dossier du Pistolois et d’ainsi régulariser sa situation.
«C’est entre ses mains», indique M. Croz. En attendant, il fait tout en son possible pour rester, continue de se battre tout en profitant du temps auprès de sa famille en cas d’une expulsion potentielle. Malgré tout le stress subi, le cinéaste se sent appuyé par sa communauté qui est derrière lui. En plus de la pétition sur change.org qui a amassé 13 394 signatures depuis le 28 aout, un Go Fund Me pour soutenir la famille a été créé. «Ma situation révèle toutes les frustrations des Canadiens comme des immigrants par rapport à la politique fédérale d’immigration», partage-t-il.
«Je souhaite que dans trois générations on oublie que je sois un immigrant et que ma descendance devienne des Canadiens. Ce [traitement] n’est pas prendre soin des gens qui sont en partie le futur du Canada», conclut Simon Croz.
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