Agir maintenant pour s’adapter aux changements climatiques
Saint-Mathieu-de-Rioux a été l’hôte du tout premier Grand rendez-vous régional de l’adaptation aux changements climatiques du Bas-Saint-Laurent, ce 19 octobre. Cet évènement vise à concerter les efforts de tous les acteurs afin d’accroitre la résilience régionale pour lutter contre les changements climatiques. «L’inaction n’est pas une option», lance le président de la Table régionale des élu[e]s municipaux du Bas-Saint-Laurent, Michel Lagacé.
Confrontés à divers bouleversements climatiques qui prennent de l’ampleur, les élus doivent se concerter et s’outiller afin d’affronter ce défi collectif. «Les changements climatiques s’accélèrent et nous n’avons pas le luxe de dédoubler nos efforts ou encore que nos organisations, municipalités et ministères travaillent en silo», ajoute M. Lagacé.
Tout l’été, la région du Bas-Saint-Laurent a vécu des épisodes de smog en lien avec les feux de forêt dans le Nord-du-Québec, des précipitations extrêmes, de l’érosion côtière et des inondations dans la région du Témiscouata.
D’après Patrick Morin, président du Conseil régional de l’environnement du Bas-Saint-Laurent, de multiples efforts doivent être menés sur deux fronts: la réduction des émissions de gaz à effet de serre et l’adaptation aux changements climatiques. «Plus on va émettre des gaz à effet de serre, plus les changements climatiques vont s’amplifier, et plus on va devoir s’adapter. Si on réduit nos émissions de GES, on réduit notre besoin d’adaptation. Les deux sont intimement liés. Il faut agir avec autant de vigueur et de détermination sur les deux fronts», insiste-t-il.
Sans hésitation, il croit que le Bas-Saint-Laurent est en retard concernant les gestes à poser pour s’adapter aux changements climatiques et que les différents acteurs de la région doivent accélérer le pas.
VULNÉRABILITÉS ET FORCES
D’après le Rapport sur la vulnérabilité populationnelle régionale aux changements climatiques de la Direction de la santé publique du CISSS du Bas-Saint-Laurent publié en juin dernier, certaines populations sont plus vulnérables aux diverses conséquences des changements climatiques, comme les enfants, les personnes âgées ou vivant avec des maladies chroniques et les personnes à faible revenu. Le Bas-Saint-Laurent est l’une des régions comptant l’âge moyen le plus élevé du Québec. C’est un facteur qui rend la population plus vulnérable, indique le directeur de la santé publique du Bas-Saint-Laurent, Dr Sylvain Leduc.
L’une des plus grandes forces régionales est la cohésion sociale qui facilite la mobilisation de la communauté, souligne-t-il. Elle favoriser l’efficacité des actions qui seront posées. «Toute la population québécoise est un peu surprise de la rapidité à laquelle les changements se produisent. Même si on a des gens qui, en principe, sont prêts, se parler à l’avance pour affronter ce qui arrivera, c’est nécessaire. Nos réponses peuvent être encore plus efficaces», complète Dr Leduc.
PLUIES TORRENTIELLES
Le Témiscouata a particulièrement été affecté par des pluies torrentielles cet été, l’une des conséquences des changements climatiques. Le président du Conseil régional de l’environnement du Bas-Saint-Laurent, Patrick Morin, précise que de nombreuses actions d’adaptation peuvent être posées afin de prévenir de futures inondations. «Nous avons besoin de plus ‘’d’éponges’’ en protégeant les milieux humides et la forêt, en améliorant la gestion des eaux de pluie dans les villes par les infrastructures […] Si on est construit en zone inondable, il va y avoir de très difficiles décisions à prendre : se retirer ou adapter les bâtiments.»
Une fois que les actions urgentes sont posées par la Sécurité civile, un accompagnement prolongé doit être effectué par les équipes du réseau de la santé déployées sur le terrain afin de soutenir la population.
«Quand les eaux sont retirées, les gens ont des problèmes d’anxiété. Ça vient bousculer tout l’état psychologique des gens qui vivent [les inondations]. Alors, il faut être encore plus présents, déployer des équipes de premiers répondants et aussi de veilleurs. Il y a des gens qui n’en dorment plus la nuit, après des inondations, et ce, pendant de nombreuses semaines. Nous devons être à l’écoute et s’assurer que les besoins de santé soient bien pris en compte», précise Dr Sylvain Leduc.
Le premier Grand rendez-vous régional de l’adaptation aux changements climatiques du Bas-Saint-Laurent servait avant tout à jeter les bases d’un espace régional de collaboration, dont la Direction de la santé publique du CISSS du Bas-Saint-Laurent et le Conseil régional de l’environnement du Bas-Saint-Laurent seront les chefs d’orchestre.
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