Prolongement de l’autoroute 20 : «Les choses avancent» - Geneviève Guilbault
Les déclarations de la ministre des Transports du Québec, Geneviève Guilbault et des députées Maïté Blanchette Vézina (Rimouski) et Amélie Dionne (Rivière-du-Loup-Témiscouata) concernant le prolongement de l’autoroute 20 entre Notre-Dame-des-Neiges et Rimouski ont été complètement ensevelies sous les protestations d’une cinquantaine de manifestants opposés au projet.
La ministre des Transports Geneviève Guilbault se trouvait dans la région afin de faire une mise à jour concernant ce projet d’infrastructures routières d’envergure dans la région. Ce dernier a été réinscrit parmi les priorités gouvernementales dans le Plan québécois des infrastructures au printemps 2022. Il avait été laissé de côté par le gouvernement libéral en 2015.
«C’est très structurant pour une région comme le Bas-Saint-Laurent d’avoir la portion entre Notre-Dame-des-Neiges jusqu’à Rimouski […] et de pouvoir connecter cela. Ça aura un effet extrêmement structurant avec des retombées majeures en termes de développement économique, touristique, social», a indiqué Mme Guilbault.
Les manifestants du regroupement Le pont de la 20, ça tient pas debout étaient diamétralement opposés à cette vision des choses. L’un d’entre eux, Mikaël Rioux, s’est directement adressé aux élues avec une affiche en main sur laquelle on pouvait lire «Non au prolongement de l’A20».
«Le pont de la 132, je l’ai dans la face à tous les jours. Il n’y a pas de trafic, il y a 10-15 chars à la minute qui passent dessus à l’heure de pointe. Faire un pont à 300-400 M$, ça n’a pas de bon sens!», a-t-il exprimé.
Il a également demandé qu’une réflexion soit faite pour améliorer la sécurité de la 132 en attendant que les procédures se poursuivent dans le dossier de l’autoroute 20. D’autres contestataires déploraient ce projet qui est «digne d’une vision des années 1960.» Ils redoutent une explosion des couts, comme cela a été le cas dans le dossier du tramway et du 3e lien à Québec.
DES MISES À JOUR
Selon le gérant de projet Simon Lavoie du ministère des Transports, le tronçon de six kilomètres reliant Notre-Dame-des-Neiges et Trois-Pistoles est le plus avancé. «On est en train de mettre à jour l’analyse de concept du pont pour s’assurer qu’on ait un pont qui soit d’actualité pour les années qui viennent au niveau environnemental et technique également», précise-t-il.
L’enjeu principal, selon le MTQ, est la réévaluation de l’analyse de concept du pont de 600 mètres de long qui enjambera la rivière Trois-Pistoles en tenant compte des facteurs «environnementaux, des besoins du milieu et des couts.»
Des décrets et des autorisations gouvernementales avaient été obtenus en 2006. Les audiences du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement avaient été tenues il y a plus de 20 ans, en 2002. Le gouvernement du Québec devra toutefois s’assurer que les études soient remises à jour.
«Le processus d’autorisation environnementale sera à faire complètement dans la phase 3 entre Trois-Pistoles et Rimouski dans une prochaine étape», ajoute la ministre des Transports, Geneviève Guilbault. Elle précise que des dossiers d’opportunités doivent encore être déposés avant que la population ne voie de la machinerie s’activer sur le terrain. Un raccordement temporaire de l’autoroute 20 à la route 293 est aussi prévu en attendant la phase 3 des travaux de parachèvement.
Geneviève Guilbault a souligné la «forte volonté» au Bas-Saint-Laurent d’avoir le prolongement de l’autoroute 20. Des comités de suivi et de vigilance environnementale seront formés d’ici la fin de l’année 2023 afin de tenir compte des préoccupations de la population de la région. C’était la première fois que la ministre des Transports de la CAQ se déplaçait au Bas-Saint-Laurent concernant ce dossier.
La députée de Rivière-du-Loup-Témiscouata, Amélie Dionne, indique que ce projet doit se développer avec le milieu et les neuf municipalités concernées, ainsi que la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk. Des rencontres avec les élus locaux ont eu lieu à la suite des conférences de presse organisées à Saint-Fabien et Trois-Pistoles.
Cette rencontre de la ministre des Transports avait lieu quelques heures à peine après qu’un grave accident ait causé la mort d’une jeune femme de 28 ans au kilomètre 617 de l’autoroute 20 à Saint-Anaclet-de-Lessard, un secteur concerné par le prolongement de cette infrastructure routière. Deux autres personnes ont été blessées, mais on ne craint pas pour leur vie.
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