La Ville de Rivière-du-Loup critique à nouveau le manque de transparence de la STQ
Le dossier de la traverse a rebondi à la séance du conseil municipal de Rivière-du-Loup, le 22 janvier. Les élus ont à nouveau regretté le manque de transparence de la Société des traversiers du Québec, soutenant que le milieu est victime d’un important préjudice.
Dans une résolution qu’ils ont adoptée à l’unanimité, les membres du conseil municipal ont déploré le fait que les armateurs potentiellement intéressés par l’opération du service maritime soient encadrés par une clause de confidentialité à travers l’appel d’intérêt publié par la STQ le 16 janvier dernier.
Concrètement, les entreprises doivent répondre à un sondage, mais les questions sont soumises seulement si elles confirment par signature qu’elles n’en divulgueront pas le contenu.
La Ville estime être «en droit de s’attendre à ce que le sondage de marché pour le projet se réalise dans la plus grande des transparences», la STQ étant une société d’État largement financée par les contribuables.
Les élus demandent donc à l’organisation de lever l’engagement de confidentialité exigée et de lui transmettre toute la documentation en lien avec la démarche du sondage. Elle demande également au MTQ de confier l’analyse du sondage à un organisme «impartial et indépendant».
Ce n’est pas la première fois que la transparence de la STQ est soulevée par la Ville. Le 21 décembre, après une conférence de presse conjointe de la STQ et de la députée Amélie Dionne, le maire Mario Bastille avait été dur à l’endroit des façons de faire, critiquant le fait que la Ville n’avait pas accès aux résultats de l’étude d’opportunité réalisée.
Lundi, les élus ont aussi réitéré leur volonté de recevoir la ventilation des chiffres et couts divulgués dans ce document seulement accessible aux membres du conseil des ministres.
«On vient officialiser, par résolution, ce que nous avons dit après la conférence de presse du 21 décembre», a réagi le maire Bastille.
«On nous dit sans cesse qu’on veut travailler dans la transparence, qu’il n’y a rien à cacher, mais l’appel d’intérêt sort et ce n’est pas cela qu’on voit», a-t-il ajouté. «On espère maintenant vraiment qu’on va pouvoir nous fournir les documents dont on a besoin pour faire notre travail.»
L’élu explique que l’accès aux documents, sans clause de confidentialité, permettrait à la Ville de faire des analyses, de sonder le terrain elle-même ou peut-être même d’impliquer une contre-expertise afin d’éviter certains «pièges», ce qui ne semble pas possible actuellement.
UNE RENCONTRE AVEC LE PREMIER MINISTRE?
Dans ses démarches, la Ville de Rivière-du-Loup compte bien se faire entendre auprès des instances gouvernementales. Une copie de la résolution adoptée lundi soir sera envoyée à différents élus de la CAQ, dont le premier ministre François Legault et la ministre des Transports, Geneviève Guilbault.
En réponse à une question d’un citoyen, le maire Bastille a aussi ouvert la porte à la possibilité de solliciter une rencontre avec le premier ministre. Nul doute, plusieurs options sont actuellement évaluées afin que la Ville et le milieu fassent pression. On ne veut pas lâcher le morceau.
«Est-ce qu’il faut louer un autobus avec des gens d’affaires, des élus et qu’on sollicite une rencontre?» «Je pense qu’on est rendus là […] Il faut faire quelque chose, peut-être se faire entendre un peu plus.»
En séance, le conseiller Carl Thériault a aussi fait une allusion à une mobilisation. «Rivière-du-Loup, comme ville centre et touristique ne sera jamais née pour un petit pain dans ce dossier. Il faut faire bloc avec les organismes socioéconomique pour amener à la raison la STQ, le MTQ et le gouvernement […] C’est une partie qu’on ne peut pas perdre, on va la gagner.»
L’appel d’intérêt lancé par la STQ en janvier doit prendre fin à la mi-février.
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