Quatre frères et sœurs au même CPE à Dégelis
Cette histoire est celle d’une petite-grande famille de cinq enfants de Dégelis. Lorsqu’on ajoute à ce portrait un écart total moins de cinq ans entre les quatre plus jeunes, ce récit prend des couleurs particulières, celles de l’amour inconditionnel et de la fraternité. On ne peut qu’imaginer le rythme de vie des deux parents, Fanny Beaulieu et Marc Moreau, qui se rendent chaque matin déposer quatre enfants au Centre de la petite enfance les Calinours de Dégelis.
«C’est vraiment drôle. Si tu nous voyais débarquer le matin, tu dirais que ça n’a pas de bon sens. Le siège d’auto d’un côté, un bébé en dessous des bras, le sac à couches dans le dos. J’en traine un par la mitaine pendant que Marc essaie d’en habiller un autre», raconte Fanny Beaulieu. Elle et son conjoint sont les parents de Magalie, 12 ans, Zakaël, 5 ans, Alex-Yan, 3 ans, Khalia, 1 an et demi et Flory-Anne, 5 mois.
Les deux plus petites se trouvent dans le même groupe à la pouponnière. «On arrive quasiment avec une valise remplie de linge de rechange pour tout le monde, c’est vraiment drôle», plaisante la mère de 33 ans. La vitesse effrénée à laquelle la vie se déroule avec des enfants en bas âge ne les effraie pas, au contraire. Ils ne s’ennuient pas. Au quotidien, ils sont tous les deux témoins de moments attendrissants entre leurs enfants.
«C’est merveilleux de voir une famille proche de même. Les enfants se chicanent, mais il y a des moments où ils se donnent des bisous, des câlins, qu’ils se disent ‘’je t’aime’’. Ils se collent en écoutant la télévision, ils s’entraident. La fraternité, c’est vraiment ce qu’il y a de plus beau dans une famille. C’est ce qui fait notre bonheur et qui nous aide à continuer à chaque matin», partage Fanny Beaulieu. À cet âge, les pintes de lait se vident quotidiennement. «Si c’était juste de moi, j’aurais une vache sur mon terrain», lance-t-elle à la blague.
Lorsqu’elle a annoncé sa cinquième grossesse à Marc, elle pleurait et riait en même temps. «Quand je l’ai appelé, il a failli tomber en bas de son échelle de charpenterie.»
Fanny Beaulieu ne rêvait pas nécessairement d’une grande famille et elle a accueilli chacune de ses grossesses comme un cadeau. «Moi et Marc, on est le genre de couple qui vit au jour le jour. Ce qui vient à nous, on le prend», ajoute-t-elle. «Ce n’était pas prévu parce qu’elle n’était pas supposée de faire de grossesse», amène son conjoint.
Fanny Beaulieu a été atteinte d’un cancer de l’ovaire à l’âge de 11 ans. Une tumeur de 8 centimètres lui a été enlevé, tout comme son ovaire et sa trompe de Fallope. Elle avait donc 50 % de chance d’avoir un enfant.
«Je me suis rendue à cinq enfants avec un claquement de doigt. Ce sont toutes des grossesses à terme, tout s’est bien passé.» Son conjoint depuis 13 ans, un papa présent, a même aidé à l’accouchement pour les trois derniers. De belles expériences qui ont rapproché la famille, croit Marc Moreau.
Ils sont tous les deux conscients que leur parcours est particulier. «Je n’ai jamais vu ça, et ça fait bientôt 10 ans que je suis au CPE. Quatre qui fréquentent la même installation en même temps, c’est très rare. De la naissance jusqu’à l’entrée en maternelle, il y a seulement cinq ans», souligne le directeur du CPE des Calinours, Denis Blais. Il rappelle que deux principaux critères de priorisation concernent les places pour les enfants des éducatrices et les places pour la fratrie. «C’est peut-être quelque chose à prendre en considération pour les familles nombreuses, les places réservées aux frères et sœurs», ajoute M. Blais.
«On ne vivra pas ça pendant 30 ans. Ça dure un bon quatre ou cinq ans, pas plus. Pour moi, ça passe vraiment vite […] On n’a pas de temps à perdre. On dormirait un peu plus si on pouvait, mais on va attendre dans cinq ans», conclut avec humour Fanny Beaulieu.
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