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Le projet de Marché mobile au Témiscouata est abandonné

durée 1 mars 2024 | 06h59
  • Andréanne Lebel
    Par Andréanne Lebel

    journaliste

    Malgré un investissement de démarrage de 253 439 $ par plus d’une dizaine de partenaires, le projet-pilote en innovation sociale le Marché mobile au Témiscouata n’aura été en activité qu’un an et demi. Devant l’absence de viabilité financière, cette initiative a été abandonnée.

    Au cours des dernières semaines, la page Facebook du Marché mobile a été supprimée, sans explications. L’organisme porteur du projet-pilote, le Verger patrimonial de Témiscouata, indique que son mandat est terminé. Les objectifs socioéconomiques de cette initiative ont été atteints, souligne la coordonnatrice du Verger, Marilyn Labrecque.

    Le projet-pilote avait pour but de favoriser l’autonomie alimentaire, les saines habitudes de vie et les circuits courts dans les milieux ruraux en proposant des produits de producteurs locaux, comme un marché ambulant à travers le Témiscouata.

    Lors de son démarrage en 2021, le Marché mobile apparaissait comme une avenue innovante pour répondre à la fois aux besoins des producteurs agricoles et de la population.

    «Se rendre dans une municipalité ne règle pas tous les problèmes, le transport de la marchandise n’est pas évident. De plus, les producteurs ne se trouvent pas dans les centres, mais dans des rangs en périphérie. Ça demande de faire des écarts et de planifier la logistique de transport et de déplacement», explique Mme Labrecque. Maintenant, les liens avec les producteurs sont établis et le milieu témiscouatain bénéficie d’une meilleure connaissance des réalités et des enjeux de son territoire afin d’élaborer ses prochaines actions.

    UNE EXPÉRIENCE DE DEUX ANS

    Le Marché mobile a été mis sur pied pendant deux ans, entre 2021 et 2022. Le budget global, qui dépassait les 250 000 $, comprenait l’acquisition et l’adaptation des équipements (dont 150 000 $ pour le camion), la main-d’œuvre, les frais de déplacement et l’achat des aliments. Une campagne de financement organisée sur la plateforme La Ruche en 2021 avait permis d’amasser 28 020 $ auprès de 145 contributeurs.

    En 2022, des circuits réguliers (hebdomadaires) du Marché mobile du Témiscouata ont été établis dans trois municipalités ayant été reconnues comme des déserts alimentaires. Lors de la même année, 77 marchés ont été organisés dans 11 municipalités, permettant de faire connaître 300 produits régionaux. Une trentaine d’entreprises du Témiscouata et des MRC avoisinantes ont bénéficié de ses services.

    Un des documents qui dresse le bilan de la première année d’opération du Marché mobile du Témiscouata fait toutefois état d’enjeux de pénurie de personnel, de sous-évaluation de la charge de de travail, le tout dans un contexte inflationniste et pandémique. Une période où il était difficile d’avoir des repères pour avancer en ligne droite.

    Les produits étaient vendus à un prix un peu plus élevé qu’à l’épicerie. «Ce n’est pas nécessairement la clientèle qu’on voudrait qui profite du Marché mobile qui en profite réellement. Ce sont souvent les gens qui ont la capacité de payer un peu plus cher qui trouvaient ça [le projet] intéressant», explique le préfet de la MRC de Témiscouata, Serge Pelletier.

    PARTENAIRES

    La MRC de Témiscouata a investi un montant de 30 000 $ en 2021 et une autre somme de 20 000 $ en 2022. Ce dernier montant a été coupé de moitié puisque les activités du Marché mobile ont été mises sur pause en cours de route, explique le préfet, Serge Pelletier.

    «Après un an d’opération, on s’est rendu compte que les ventes n’étaient pas au rendez-vous pour nous permettre d’absorber l’ensemble des dépenses», explique M. Pelletier. Le fonds de roulement était insuffisant pour absorber les pertes des premières années. «Même si on parle d’une expérience en innovation sociale, je pense qu’il faut avoir le courage d’y mettre fin et de retirer nos billes au bon moment», ajoute le préfet.

    Ce modèle de Marché mobile était cependant accompagné d’une lourdeur opérationnelle importante, notamment concernant les horaires, l’approvisionnement et les commandes de produits. «La rentabilité n’était pas là et il fallait prendre une décision. Les différents partenaires ont convenu qu’il fallait assumer la perte», rapporte Serge Pelletier.

    Elle s’élève à environ 38 000 $. Le solde restant qui proviendra de la vente du camion servira à financer d’autres projets de sécurité alimentaire, dont l’usine alimentaire de Pohénégamook.

    La SADC de Témiscouata a investi environ 30 000 $ dans le projet. «Ça prend une équipe substantielle pour organiser la logistique, signer les ententes avec les producteurs, créer les circuits, faire la promotion, conduire le camion, créer des habitudes, faire le lien avec les municipalités. C’était assez lourd à soutenir au niveau organisationnel, c’est un constat», renchérit Marc Fraser, directeur général de la SADC de Témiscouata. Une prochaine initiative de ce genre devra être plus ancrée dans les communautés locales afin de perdurer, constate-t-il. 

    Le Marché mobile était soutenu financièrement par de nombreux partenaires dont l’Alliance pour la solidarité du Bas-Saint-Laurent, le MAPAQ et Agriculture et Agroalimentaire Canada via le Partenariat canadien pour une agriculture durable, le Collectif de développement régional du Bas-Saint-Laurent par l’entremise de la Table intersectorielle régionale en saines habitudes de vie, la MRC de Témiscouata, la SADC de Témiscouata, la Caisse Desjardins du Témiscouata, Cascades, ainsi que le Fonds Moins c'est + de Recyc-Québec.

    » À lire aussi : Un marché mobile sillonnera les routes du Témiscouata cet été 

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