Don d’organes
Le registre unique… sans force de loi
Au Québec, il n'existe pas de voie unique pour faire connaitre ses intentions sur le don d'organes en cas de décès. Contrairement à la croyance populaire, signer l'endos de sa carte d'assurance-maladie ou encore en apposant sa signature sur l’un des registres de consentement n’a aucune portée légale.
En plus de la fameuse «carte soleil», les Québécois peuvent indiquer leur intention de donner leurs organes à leur décès neurologique via le Registre des consentements au don d'organes et de tissus de la Régie de l'assurance-maladie du Québec ou encore en s'inscrivant au Registre des consentements au don d'organes et de tissus de la Chambre des notaires. Ce dernier compte à ce jour plus de 1 million d'inscriptions.
Toutefois, contrairement à ce que laisse entendre Transplant Québec, ces documents n’ont aucune portée légale dans le cadre du don d’organes. Sans l’accord et la signature des proches, aucun organe ne peut être prélevé pour un don.
«Que ce soit la signature de registre ou le testament, c’est une preuve qui illustre la volonté ferme d’une personne, mais le mot final appartient toujours à la famille. Du moins, jusqu’à ce que la loi soit modifiée», précise un notaire consulté par Info Dimanche et qui a requis l’anonymat.
Il n'y a donc pas une voie unique et universelle. Devant la commission parlementaire, des experts ont donc réclamé l'implantation d’une seule plateforme afin de consentir ou de refuser le don d’organes.
Attention, prévient la présidente fondatrice de Chaîne de vie, Lucie Dumont, l'établissement d'un tel registre ne supplantera jamais l’autorité familiale. Même si l’adoption de la présomption du don d’organes et la création d’un registre unique se trouvaient enchâssées dans la loi.
FAMILLE
Il faut écouter les témoignages des familles de donneur, soutient Mme Dumont, pour comprendre. «Ces familles-là vivent des jours terribles, ce sont des moments difficiles». L’une des clés du succès, souligne-t-elle, vient de la qualité de l’approche des équipes médicales aux familles.
«On ne veut pas qu’il s’exerce de pression et de manipulation, ces familles sont dans un état de grande vulnérabilité. Il s’agit d’un décès neurologique et c’est souvent déconcertant pour les familles de donneur car elles voient leur proche maintenu en vie artificiellement, respirant et ayant un rythme cardiaque, ce qui complique leur perception de la mort. De plus, il faut compter un délai de plusieurs jours pour l’organisation des prélèvements et des transplantations. »
Mme Dumont refuse de faire d’un donneurs, un corps objet, mais plutôt corps sujet, indissociable de sa famille. L’équipe médicale, plaide-t-elle, est présente pour aider la famille à prendre la meilleure décision au pire moment de leur vie, la perte d’un être cher.
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