Une mobilisation contre l’autoroute 20 à Notre-Dame-des-Neiges
Le projet de prolongement de l'autoroute 20 entre Notre-Dame-des-Neiges et Rimouski continue de diviser dans la région. Une soixantaine de personnes de Notre-Dame-des-Neiges et Trois-Pistoles, mais aussi de Saint-Simon, Saint-Mathieu-de-Rioux, Saint-Fabien et Rimouski, ont participé à une activité de mobilisation tenue le 5 avril dans la MRC des Basques. Leur message au gouvernement? «On n’en veut pas de ton autoroute!»
Organisé par le groupe «Le pont de la 20, ça ne tient pas debout», l’événement s’est déroulé sous la forme d’un rassemblement sur le parvis de l’église La Riveraine de Rivière Trois-Pistoles, puis d’une marche et d’un pique-nique aux abords de la rivière elle-même. Un endroit loin d’être anodin, puisque c’est là «où l’éventuel pont du prolongement de l’autoroute 20 menace de détruire le paysage et de perturber l’environnement», soutient Sébastien Rioux, porte-parole du mouvement.
La mobilisation, qui a donné lieu à de brefs discours rappelant les enjeux sociaux, économiques et environnementaux du grand projet, a été organisée sans cachette à la suite de la plus récente sortie du ministère des Transports dans ce dossier.
À la fin mars, le MTQ a informé la population qu’il prévoyait lancer des appels d’offres sous peu dans le contexte de ce projet autoroutier. Deux d’entre eux concernent justement les activités de conception du futur pont qui traversera la rivière des Trois Pistoles et le tronçon de six kilomètres entre Notre-Dame-des-Neiges et Trois-Pistoles. Des comités composés d'experts et de citoyens pour superviser les étapes de la construction du pont ont aussi été formés.
Depuis quelques années déjà, «Le pont de la 20, ça tient pas debout» dénonce le manque de transparence du gouvernement dans ce dossier. Le groupe a maintenu ce discours samedi, regrettant que des demandes d'accès à l'information aient été effectuées par le passé et que les documents reçus fussent caviardés pratiquement dans leur entièreté.
«C’est opaque, opaque, opaque… et c’est inquiétant […] S’ils veulent un projet en symbiose avec la population, ce n’est pas une façon de faire», a souligné Sébastien Rioux, estimant que la création de deux comités ne vient en rien rassurer les citoyens inquiets.
«Les personnes impliquées vont avoir les mêmes problèmes. Ils n’auront pas toutes les informations, a-t-il ajouté. Si le gouvernement veut impliquer les citoyens, qu’ils organisent une consultation publique et qu’ils répondent aux questions.»
Les opposants s’interrogent naturellement sur les impacts environnementaux de la construction, ne cachant pas leur volonté de protéger la rivière et la biodiversité du secteur. Ils réclament aussi maintenant la publication d’informations sur les travaux initiaux entrepris en 2012 aux abords de la rivière, lesquels auraient causé à cette époque des problèmes d’approvisionnement en eau importants. Ils exigent également la tenue d’un deuxième examen du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE).
«Ce n’est pas vrai que ce projet fait consensus. La mobilisation va se poursuivre. Nos craintes sont justifiées, on exige des réponses et on va être là jusqu’au bout.»
Selon le regroupement, la sécurisation de la route 132 doit être priorisée. Cette avenue représente, selon lui, un projet d’infrastructure plus abordable, qui fait consensus parmi tous les acteurs de la société civile et élus du Bas-Saint-Laurent, mais aussi un projet qui est réalisable plus rapidement et sans nouveau rapport du BAPE, contrairement au prolongement de l’autoroute.
D'autres actions sont à prévoir dans les prochaines semaines pour maintenir la pression auprès du gouvernement du Québec.
2 commentaires
La préférence aurait été pour une double voix mais ca semble impossible pour le moment. Alors acceptons ce nouveau troncon de la moitié d une autoroute20