Climat de travail toxique : le maire de Saint-Paul-de-la-Croix démissionne
Les élus municipaux de la région sont loin d’avoir la vie facile ces derniers temps. Jérôme Dancause, a annoncé sa démission le 19 avril en tant que maire de Saint-Paul-de-la-Croix en raison d’un climat toxique qui plane au sein de la Municipalité depuis quelques mois. Une décision difficile, mais qui s’avère le meilleur choix pour sa famille et lui.
Quand un conseil est divisé, les conséquences sont nombreuses, indique M. Dancause, autant sur les plans politique, administratif et personnel. Selon lui, un conseil en conflit n’apporte rien de bon à une communauté et aux individus concernés.
Il parle d’expérience puisqu’il a vécu le même problème lors de son mandat à titre de conseiller municipal en 2019. La situation l’avait poussé à se retirer. Il a réintégré la politique municipale en 2020, tout juste avant son élection à la mairie de Saint-Paul-de-la-Croix. À ce moment, il a promis à sa conjointe de ne pas se réimpliquer dans un conseil divisé
Toutefois, «dans les dernières semaines, j’ai pu constater qu’il y avait un élu qui cherchait à diviser le conseil». M. Dancause a donc su qu’il devait partir pour ne pas revivre la même situation.
«Un des paramètres de base d’un conseil municipal, c’est la loyauté. La loyauté envers la décision du conseil», explique-t-il. L’élu en question rencontrerait des employés pour négocier des conditions de travail et énoncer ses attentes et contre-argumenterait les décisions du conseil en dehors des séances formelles. «Il sème un climat de doute entre les employés, la population et le conseil», soutient Jérôme Dancause.
Pour lui, il n’était pas acceptable de rester dans ses fonctions dans de telles conditions. «Je ne peux pas entériner les gestes et les paroles de cet individu-là, ce n’est pas représentatif du conseil municipal», partage-t-il.
«Souvent on entend des citoyens, que ce soit Saint-Paul-de-la-Croix ou ailleurs, dire que tout est décidé d’avance et que [les conseillers] sont tout le temps unanimes, mais sachez une chose : un conseil en santé, c’est un conseil qui est en mesure de prendre des décisions éclairées», assure-t-il.
Il croit que les élus ont le droit d’exprimer leur désaccord en rencontre plénière et en séance publique. Or, quand une décision est prise, il indique qu’il est de la responsabilité de chaque élu de respecter le choix du conseil et de le faire sien.
Il ne sait pas si d’autres élus ont l’intention de délaisser leurs fonctions. Si tel est le cas, il mentionne qu’il ne s’agit pas d’une démarche concertée.
L’agriculteur, entrepreneur et père de cinq enfants, élu pour la première fois en 2013, ne ferme pas la porte à la politique municipale. Pendant les prochaines années, il concentrera ses énergies sur son travail et sa famille.
«Si j’ai un souhait à faire c’est que la communauté soit en mesure de se faire confiance et de voter un conseil en sachant que les gens qui vont être dans ce conseil-là le soient pour les bonnes raisons», dévoile-t-il. D’après lui un travail est à faire auprès de la population afin qu’elle comprenne mieux le rôle de la Municipalité. Les attentes des citoyens seraient ainsi moins élevées et entreraient dans le cadre des compétences municipales.
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