La démocratie municipale de Témiscouata-sur-le-Lac est menacée selon les deux conseillers exclus
Étienne Deschênes et Ginette Bégin, les deux conseillers qui ont été exclus des rencontres plénières le 15 avril, soutiennent que la démocratie municipale de Témiscouata-sur-le-Lac est menacée. En huit jours, la Ville a convoqué non pas une, mais trois séances municipales extraordinaires. Une situation déplorée par les deux élus, car elle nuit selon eux à l’accès aux décisions prises et limite les questions posées par la population.
Dans un communiqué transmis aux médias, les deux conseillers partagent leurs préoccupations : «La Ville de Témiscouata-sur-le-Lac contourne les règles démocratiques municipales en imposant une série de décisions à travers l’enchaînement de plusieurs séances extraordinaires».
Le 26 avril, les conseillers ont été informés d’une séance extraordinaire à venir le 29 avril où 12 points ont été à l’ordre du jour. Le 30 avril, ils ont été mis au courant de deux autres séances hors horaire organisées les 2 et 6 mai où 4 et 1 sujets respectivement étaient à discuter. «Du jamais-vu», d’après les deux élus.
M. Deschênes indique qu’une séance ordinaire était préalablement prévue le 15 mai. Elle a été annulée et repoussée au 30 mai. L’assemblée du conseil de juin a aussi été reportée.
«Normalement [une séance extraordinaire] est organisé[e] quand il y a quelque chose d’urgent», soutient l’élu exclu, tout en mentionnant qu’elle doit faire état d’un sujet, deux tout au plus. Or, d’après sa collègue et lui, aucun des points amenés ne pressait, soutenant qu’ils auraient pu se régler en séance régulière.
Ginette Bégin trouve désobligeant qu’un conseil fonctionne par des rencontres impromptues. Cette technique relate une certaine désorganisation et un empressement qui l’interpelle grandement, avoue-t-elle. Seuls 15 jours séparent les 15 et 30 mai, «En quoi il y avait urgence?», se questionne l’élue.
Cette façon de faire, indique les conseillers, réduit l’information relayée aux citoyens puisque peu sont au courant de la tenue d’une rencontre, qui se déroule souvent sur l’heure du souper. Seul un avis de 24 h est fourni à la population, et les personnes qui se présentent ne peuvent poser des questions que sur des points de l’ordre du jour. «C’est tout simplement de museler, de rendre muet la démocratie», se désole Mme Bégin.
«Ce qu’ils ont fait le 15 avril pour nous exclure ça n’a rien à voir avec les raisons qu’ils ont donné. C’était tout simplement pour nous [faire] taire», pense Étienne Deschênes.
Selon lui, la séance ordinaire aurait dû avoir lieu comme prévu. «Ça montre encore plus qu’on doit être réintégré [en plénier], lance-t-il. Les décisions sont prises par en dessous».
Il espère que la rencontre du 7 mai entre la Ville et le ministère des Affaires municipales permettra à sa collègue et lui de recommencer à représenter les citoyens. Il qualifie leur exclusion de «mise en scène», d’un «scénario» et d’un «show de boucane». Il réitère qu’ils n’ont jamais intimidé ou clarifié des choses avec les employés.
«On ne peut pas bâillonner des conseillers et faire en sorte qu’ils n’existent même plus», clame Ginette Bégin, qui souhaiterait leur réintégration immédiate.
Appelé à commenter la situation, le maire de Témiscouata-sur-le-Lac, Denis Blais, a mentionné qu’il n’accorderait pas d’entrevue d’ici sa rencontre avec le MAMH. Il a souligné qu’il maintenait cette position d’autant plus que le communiqué des deux conseillers contenait selon lui de fausses informations.
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