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Le BAPE est mandaté pour le projet éolien Pohénégamook-Picard-Saint-Antonin-Wolastokuk

durée 22 mai 2024 | 06h02
  • Andréanne Lebel
    Par Andréanne Lebel

    journaliste

    Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) a été mandaté par Québec, le 15 mai, afin de tenir une audience publique sur le projet éolien Pohénégamook-Picard-Saint-Antonin-Wolastokuk (PPAW1) qui s’établira dans les MRC de Kamouraska, Témiscouata et Rivière-du-Loup. Cette nouvelle est accueillie favorablement par l’Alliance de l’énergie de l’Est et le comité citoyen Tourne pas chez nous!

    Le ministre l’Environnement, Benoit Charrette, indique dans une lettre envoyée au président du BAPE, Alain R. Roy, que la tenue d’une audience «apparaît inévitable, considérant notamment les enjeux que soulèvent le projet en lien avec l’acceptabilité sociale quant au développement de la filière éolienne et de ses impacts et l’utilisation du territoire.» Le mandat du BAPE débutera le 10 juin.

    Retenu dans le cadre d’un appel d’offres lancé en 2021 par Hydro-Québec, le projet de parc éolien PPAW1 prévoit l’installation d’un maximum de 56 éoliennes de 6,2 MW chacune, d’une hauteur maximale de 200 mètres. La puissance totale installée peut atteindre 350 MW. Le parc éolien sera réalisé en partenariat 50-50 par l’Alliance de l’énergie de l’Est et Invenergy, ce qui représente des investissements d’environ 950 M$. Les éoliennes seront érigées à Pohénégamook, Saint-Honoré-de-Témiscouata, Saint-Antonin et sur le territoire non-organisé de Picard. Le début des travaux de déboisement est prévu en 2024, alors que la construction pourrait commencer en 2025.

    Le président de l’Alliance de l’énergie de l’Est, Michel Lagacé, voit d’un bon œil d’aller à nouveau à la rencontre de la population par l’entremise du BAPE, qui avait d’ailleurs été demandé par plusieurs MRC. «Nous n’avons pas manqué de lieux pour entendre les préoccupations de la population. Le territoire est sous observation depuis une vingtaine d’années pour son potentiel éolien. Dans la région, des projets avaient d’ailleurs été déposés dans le cadre de l’appel d’offres de 2014», explique Michel Lagacé.

    Il croit que le développement de parcs éoliens dans la région est l’une des façons de réduire la dépendance du Québec aux combustibles fossiles. M. Lagacé se dit en faveur de l’efficacité et de la sobriété énergétique, tout en favorisant la production d’énergie éolienne renouvelable.

    UNE RÉFLEXION DEMANDÉE

    La co-porte-parole du comité citoyen Tourne pas chez nous!, Cassandre Henry, se dit satisfaite de la tenue d’un BAPE puisqu’il sera possible d’y présenter les considérations environnementales de ses membres et de déposer des mémoires. Elle craint la déforestation liée à l’aménagement des nouvelles routes du parc éolien et les effets cumulatifs du morcellement du territoire sur la faune et la flore.  

    «Nous demandons la tenue d’un BAPE générique sur l’ensemble de la filière éolienne au Québec. On est dû pour une réflexion plus large sur l’avenir énergétique au Québec, plutôt que d’y aller à la pièce selon le parc éolien. Par petits morceaux, on assiste au très grand développement de la filière éolienne au Québec», estime Cassandre Henry.

    Un BAPE générique, qui se rapproche d’une démarche d’enquête, se penche sur une thématique globale plutôt que sur des projets particuliers. Dans une lettre transmise au premier ministre François Legault en février, 110 signataires de différents secteurs (environnemental, communautaire, syndical, agricole, universitaire, etc.) ont demandé la tenue d’un BAPE générique concernant l’avenir énergétique du Québec.

    Cassandre Henry rappelle que le comité citoyen s’oppose au développement éolien au Bas-Saint-Laurent et à la mise en place de différents projets sur ce territoire, sans réflexion d’ensemble préalable. Elle questionne aussi le fait que le développement accéléré des parcs éoliens se fasse en partenariat public-privé, ce qui représente, pour la co-porte-parole, une privatisation tranquille de l’électricité au Québec. Elle croit que l’énergie devrait être un bien public.

    «Il y a des gens qui sont ouvertement contre l’éolien, peu importe les modèles suggérés. Pour d’autres personnes, ne pas faire le choix des énergies renouvelables nous amène dans le cul-de-sac des énergies fossiles. C’est un choix qui est non-viable», plaide le président de l’Alliance de l’Est, Michel Lagacé. Il souligne que les effets des changements climatiques sont déjà visibles au Québec et il cite en exemple les inondations au Témiscouata ainsi que les feux de forêt qui ont dévasté la Côte-Nord.  

    L’Alliance de l’énergie de l’Est regroupe 209 communautés et territoires, dont 16 municipalités régionales de comté (MRC), de la MRC de Montmagny jusqu'aux Îles-de-la-Madeleine, ainsi que la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk.

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