Maintien de la traverse à Rivière-du-Loup : le gouvernement refuse de prendre position
Le gouvernement de la Coalition Avenir Québec (CAQ) continue d’entretenir une incertitude dans le dossier de la traverse entre Rivière-du-Loup et Saint-Siméon. Les députés de la CAQ ont refusé d'appuyer une motion présentée par le Parti libéral du Québec demandant au gouvernement de s'engager à maintenir le lien maritime au quai louperivois, ce mercredi 29 mai.
Questionnée par Monsef Derraji, le porte-parole de l'opposition officielle en matière de transports et de mobilité durable sur l’avenir de la traverse, la ministre des Transports du Québec, Geneviève Guilbault, a refusé de prendre position. Elle a toutefois précisé que les résultats du rapport d'experts indépendants chargé d’analyser les propositions soumises par les armateurs intéressés à opérer la traverse allaient être reçus dans les prochains jours, si ce n’est pas déjà fait.
Rappelons qu’en janvier, la Société des traversiers du Québec (STQ) était allée de l’avant avec la publication d’un appel d’intérêt visant à identifier des armateurs ayant la capacité d’opérer (y compris la gestion du dragage) le lien fluvial actuel entre Saint-Siméon et Rivière‑du-Loup. Les résultats ont été obtenus en mars et sont étudiés depuis.
«Il faut prendre le temps de faire les choses correctement, a répondu Geneviève Guilbault. Il y a de forts enjeux autour de la traverse et des infrastructures à Rivière-du-Loup. Il faut évaluer comme il faut les deux scénarios, que ce soit en termes de faisabilité, de réalisme, de dragage et de couts.»
«C’est beaucoup plus complexe que ça en a l’air, d’où l’importance de documenter les deux scénarios. On aura le rapport ces jours-ci et on aura une décision dès que possible», a-t-elle plus tard complété.
Lorsque le chef intérimaire du PLQ, Marc Tanguay, a ensuite interpellé le premier ministre, François Legault, ce dernier a corroboré les informations de sa collègue. «Il y a des avantages et des désavantages. On va rendre notre décision bientôt», a-t-il déclaré.
Notons que M. Legault n’a pas hésité à sous-entendre que le PLQ avait un discours différent dans ce dossier, selon ses discussions avec des gens de Cacouna ou Rivière-du-Loup. «C’est faux!», a rétorqué Monsef Derraji, soulevant les murmures au sein des élus provinciaux.
Photo : Maxime Rioux
UNE INCERTITUDE DÉNONCÉE
En début d’après-midi, Monsef Derraji a tenu un point de presse aux côtés de Claudette Migneault, présidente et directrice générale de la Chambre de commerce de la MRC de Rivière-du-Loup, Carl Thériault, conseiller municipal du district de La Pointe, et Marc Morin, le citoyen qui a récolté 8 000 noms dans une pétition en faveur du maintien de la traverse en sol louperivois.
Le député a dénoncé le manque de considération du gouvernement envers les citoyens de Rivière-du-Loup «pour qui ce lien fluvial avec Saint-Siméon représente des retombées économiques de l'ordre de 15 millions de dollars».
«Nous lançons un message au gouvernement caquiste d’entendre la population de Rivière-du-Loup. Aujourd’hui, nous avons un fier citoyen qui a fait un travail exceptionnel. 8 000 signatures. C’est l’ensemble de la population qui demande aujourd’hui au gouvernement de s’engager au maintien de la traverse au quai de Rivière-du-Loup», a-t-il indiqué.
Appelés à prendre la parole, Carl Thériault, Claudette Migneault et Marc Morin ont tour à tour défendu le maintien du port d’attache à Rivière-du-Loup, rappelant que c’est la deuxième fois qu’une délégation louperivoise ramenait ce dossier important à l’Assemblée nationale.
«Je m’explique difficilement comment, après toutes les études et analyses, menées à grands frais, on n’est pas en mesure de rendre une décision favorable en faveur de Rivière-du-Loup», a déploré Claudette Migneault.
«On a reviré des pierres et on s’attend, vraiment, à avoir une décision favorable. Je suis aussi surprise qu’on n’ait pas d’échéancier. On est venus ici, le 7 février, réitérer notre demande au gouvernement et au premier ministre. Aujourd’hui, la seule réponse qu’on a été capable d’avoir, c’est ‘’bientôt’’.»
De son côté, Carl Thériault a rappelé qu’il n’y avait aucune acceptabilité sociale à Rivière-du-Loup pour un déménagement à Cacouna. Il s’agit selon lui d’une raison qui devrait, à elle seule, éliminer la possibilité de transférer «cette infrastructure de développement économique et touristique».
Quant à lui, Marc Morin a estimé que le résultat de sa pétition était clair et que la députée Amélie Dionne et la ministre Geneviève Guilbault seront «imputables» de la décision prise par le gouvernement.
Commentaires