Passer à l’action pour s'adapter aux risques côtiers
Plus de 200 congressistes ont participé au Forum interrégional sur les risques côtiers qui se déroulait à l'Auberge de la Pointe de Rivière-du-Loup les 30 et 31 mai afin de partager des solutions à échelle humaine pour s’adapter aux changements climatiques.
Cet événement regroupait divers intervenants des milieux municipal, scientifique et ministériel des Îles-de-la-Madeleine, de la Gaspésie, de la Côte-Nord, de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches afin de décloisonner les initiatives qui ont été mises sur pied dans différentes localités afin de favoriser une adaptation rapide aux changements climatiques.
Le directeur général du Conseil régional de l’environnement du Bas-Saint-Laurent (CREBSL), Patrick Morin, est sans équivoque. La période de prévention est passée, il faut dès maintenant se mettre en action. «On n’aura pas assez de ressources financières pour faire des recharges de plages ou enrocher partout. Il va falloir faire des choix difficiles», croit-il. Dans certaines municipalités côtières, il faudra redonner le littoral à la mer. Il émet ce constat en lien avec l’accélération des phénomènes météorologiques violents, l’englacement tardif du fleuve Saint-Laurent et le rehaussement du niveau de la mer. «Il y a des endroits où, malheureusement, il va falloir déplacer des maisons, des rues, des quartiers, c’est le cas à Maria, en Gaspésie notamment […] On a l’opportunité de redonner le territoire et le littoral à la population pour qu’elle se le réapproprie», indique M. Morin.
L’objectif est de développer une vision commune des adaptations à effectuer en milieu côtier. Toutefois, il faudra travailler sur plusieurs fronts simultanément, souligne le directeur général du CREBSL. «Il faut aussi redoubler d’efforts pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre. S’adapter [aux changements climatiques] nous donne une marge de manœuvre, mais le problème ne s’en va pas […] Ce qu’on vit, c’est un avant-gout de ce qui va arriver et ce sera de pire en pire.»
ADAPTATION À NOTRE-DAME-DU-PORTAGE
À Notre-Dame-du-Portage, des actions sont déjà menées depuis plusieurs années afin de freiner, ou du moins, de ralentir l’érosion côtière. Station balnéaire et lieu de vacances prisé des touristes, cette municipalité a obtenu en mars 2023 un montant de 9,4 M$ afin de mener divers travaux pour intervenir afin de minimiser les risques et liés à l’érosion et à la submersion côtière.
Le maire, Vincent More, était le président d’honneur du Forum interrégional sur les risques côtiers. Dans le quartier riverain de Notre-Dame-du-Portage, sur la route du Fleuve, environ 38,5 M$ d’actifs sont directement concernés par les risques côtiers, dont des bâtiments résidentiels, municipaux et commerciaux, de même qu’un réseau d’aqueduc et d’égouts de 3,7 km. Des études sont présentement en cours afin de déterminer les meilleures interventions à mener.
Notre-Dame-du-Portage possède une variété de milieux côtiers (marais, affleurements rocheux, plages, aboiteaux) qui demandent des solutions ciblées et adaptées.
«Dans chaque milieu, ce que tu fais comme intervention a un impact sur la résidence du voisin […] Nous n’avons pas le choix de prendre ça de manière pragmatique et de se mettre en mode action maintenant. Nous avons un sentiment d’urgence, il faut qu’on agisse», souligne Vincent More.
À titre d’exemple, une recharge de sable et une végétalisation ont été effectuées au parc de l’Anse, à l’entrée de la municipalité. Le maire de Notre-Dame-du-Portage croit que les municipalités situées en bordure du fleuve Saint-Laurent doivent être outillées afin de relever les défis qui se dressent devant elles. Certaines résidences devront être relocalisées. L’autorisation de dézonages pour ces fins pourrait être favorisée, soulève-t-il.
«Nous avons obtenu un important financement, et déjà, on nous dit que ça ne suffira pas. Ce n’est pas tout de faire une recharge de sable une fois. C’est un coup d’épée dans l’eau. Il faut de l’entretien à long terme.»
Le Forum interrégional sur les risques côtiers se déclinait en quatre thèmes principaux : la prise de conscience et l’acceptation des risques côtiers, les impacts psychosociaux (santé mentale), les solutions basées sur la nature et les exemples régionaux en adaptation aux changements climatiques.
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