X
Rechercher
Nous joindre
Publicité

Trois importantes opérations de dragage prévues à Cacouna à partir de 2025

durée 22 août 2024 | 11h00
  • Andréanne Lebel
    Par Andréanne Lebel

    journaliste

    Une trentaine de personnes ont assisté à la séance d’information du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) afin de poser leurs questions sur le dragage d’entretien au port de Gros-Cacouna. Une première opération, qui permettrait de retirer 60 000 mètres cubes de sédiments, est prévue en novembre et décembre 2025, selon l’obtention des autorisations environnementales requises.

    Cette quantité de matériaux silteux et argileux représente 6 000 camions de type dix roues remplis. Deux autres opérations de dragage, permettant de retirer la même quantité de sédiments au port, sont prévues en 2028 et en 2031.

    Ils seraient ensuite rejetés en eau libre dans un site autorisé par Transports Canada, dans le secteur de l’Anse-au-Persil à Rivière-du-Loup, a expliqué la directrice de l’environnement et du développement durable de la Société portuaire du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie, Caroline Ratté.

    «Il va y avoir génération de matières en suspension. C’est l’impact environnemental le plus important», ajoute-t-elle. Tant la drague mécanique (avec une benne) qu’hydraulique (aspiration) généreront des matières en suspension. Toutefois, le site de rejet de l’Anse-au-Persil est déjà perturbé puisqu’il est utilisé depuis quelques années pour la gestion des sédiments de dragage de Rivière-du-Loup.

    L’augmentation de la turbidité de l’eau peut réduire la capacité des mammifères marins à localiser des proies et causer l’abrasion des branchies. Dans «les pires conditions», entre 10 et 13 kilomètres pourraient subir les impacts du dépôt des sédiments, au fond de l’eau, a indiqué Mme Ratté lors de la séance d’information. Les sédiments seraient dispersés avec les marées montantes et descendantes.

    DURÉE DU DRAGAGE

    Le dragage devrait se dérouler entre 25 et 30 jours, en continu, 24 heures par jour. Le cout des travaux s’élève entre 2 à 3 M$. Avec une drague hydraulique, le transport des sédiments nécessiterait environ 95 voyages entre le port de Gros-Cacouna et le site de rejet. Dans le cas du recours à une drague mécanique, 475 voyages seraient nécessaires. La première option est priorisée par la Société portuaire. Toutefois, le type de drague utilisé sera déterminé selon la disponibilité des équipements et le cout des soumissions.

    «Par le passé, il y a eu très peu de dragage qui a été réalisé au port de Gros-Cacouna, parce que lors de la construction, le havre a été dragué à 10 et 12 mètres de profondeur, selon les emplacements. Depuis ce temps, la sédimentation s’est accumulée», précise Mme Ratté. Le dragage permettra d’atteindre une profondeur d’eau de 8 à 10,8 mètres, selon les emplacements, dans le port.

    L’objectif de l’initiateur du dragage, la Société portuaire, est de maintenir l’activité portuaire actuelle et la navigation sécuritaire des navires commerciaux qui accostent à Cacouna. «Avec la sédimentation, on a moins de profondeur d’eau. Les gros navires qui viennent ont besoin d’eau pour faire leurs manœuvres. Si on ne fait pas de dragage, éventuellement, les navires ne viendront plus parce que ce sera trop dangereux, ou ils vont s’échouer dans le bassin», résume la présidente-directrice générale de la Société portuaire du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie, Anne Dupéré.

    En 2021, un dragage d’entretien de moins de 25 000 mètres cubes avait été réalisé, en prévision d’opérations plus importantes à venir. «C’est comme une route. Si je n’entretiens pas l’autoroute 20, un jour les camions ne pourront plus passer parce que ce sera dangereux. C’est exactement la même chose pour un port. Il faut maintenir la profondeur d’eau pour assurer la sécurité des navires», image Mme Dupéré.

    Le port de Gros-Cacouna se remplit avec les années, en raison de la sédimentation naturelle du site qui est causée par les courants. Le dernier dragage d’envergure y a été réalisé en 2008.

    ENJEUX

    L’utilisation d’une drague hydraulique, qui fonctionne à la manière d’un aspirateur, génère moins de matière en suspension que la drague mécanique. Toutefois, une seule est disponible au Québec.

    Selon la documentation déposée lors de la séance d’information, les travaux de dragage sont prévus en novembre et en décembre, une période lors de laquelle les bélugas ont majoritairement quitté le secteur de Gros-Cacouna.

    Le projet se déroulera dans l’habitat essentiel du béluga, une espèce en péril. Il est particulièrement sensible à l’augmentation des matières en suspension, aux niveaux de bruit et de trafic maritime. Le bruit causé par la machinerie et les allers-retours liés au dragage est susceptible de modifier le comportement des mammifères marins. 

    L’initiateur s’est engagé à limiter la vitesse de circulation de la drague, à participer à un programme de surveillance des mammifères marins et à procéder à l’arrêt des travaux en temps réel en cas de présence de mammifères marins dans une zone d’exclusion de 400 mètres.

    La période choisie pour les travaux concorde également avec le moment où les oiseaux migrateurs auront quitté le secteur. Cette zone est aussi fréquentée par une faune avienne diversifiée et elle est située près de la Réserve nationale de faune de la Baie-de-L’Isle-Verte.

    L’objectif de la soirée était de répondre à toutes les interrogations du public. La période de questions a duré environ 45 minutes. La date limite de dépôt d’une demande d’examen public pour le Programme de dragage d’entretien au port de Gros-Cacouna est le 6 septembre.

    commentairesCommentaires

    0

    Publicité

    RECOMMANDÉS POUR VOUS


    Publié à 13h56

    La dette de Témiscouata-sur-le-Lac s’élève à 15 M$

    La Ville de Témiscouata-sur-le-Lac a déposé son rapport financier de l’année 2023 lors d’une séance extraordinaire le 11 novembre. La dette, que le maire Denis Blais qualifie de «contrôlée», se chiffre à 15 048 016 $. Malgré l’analyse des finances par Mallette, une firme comptable externe professionnelle, des élus et des citoyens restent ...

    Publié à 11h49

    La piscine du Cégep de Rivière-du-Loup fermée temporairement 

    La détection d’une bactérie dans l’eau de la piscine du Cégep de Rivière-du-Loup a causé sa fermeture pour une durée indéterminée, ce lundi 11 novembre. L’établissement d’enseignement collégial informé la population dans une publication sur les réseaux sociaux.  L’équipe du Cégep précise que la bactérie Staphylococcus aureus est celle qui a été ...

    Publié à 6h59

    Un projet d’école primaire de plus de 30 M$ à Trois-Pistoles

    Le Centre de services scolaire du Fleuve-et-des-Lacs (CSSFL) a déposé en septembre dernier une demande au ministère de l’Éducation afin de construire une toute nouvelle école qui regrouperait les 240 élèves du secteur primaire, à Trois-Pistoles. L’investissement pour la construction nouveau bâtiment est estimé entre 30 et 32 M$. Le terrain ...