Permis d’alcool
Le Café culturel de la Pointe a gain de cause
Le Café culturel de la Pointe de Rivière-du-Loup pourra officiellement reprendre du service au cours des prochaines semaines, et même être ouvert à l’année. L’exploitant, Stéphane Duclos, a finalement eu gain de cause devant la Régie des alcools, des courses et des jeux, afin de vendre des boissons alcooliques avec son permis de restauration au 80, rue Mackay.
Dès 2023, les entrepreneurs Marc-Antoine Côté et Jean Côté, copropriétaires de l’Auberge de la Pointe, se sont opposés à sa demande de permis d’alcool, ce qui a ralenti l’ouverture du Café culturel de la Pointe cet été. Ils argumentaient que la demande de permis était susceptible de porter atteinte à la sécurité et à la tranquillité publique.
Plusieurs clients se sont butés à une porte fermée et verrouillée, au cours des derniers mois. «Tant et aussi longtemps que je n’avais pas de permis d’alcool, ça ne servait à rien. Certaines réservations de 5 à 7 étaient annulées. Je ne voulais pas m'obstiner à chaque fois avec les clients. La vente d’alcool, ça facilite la rentabilité. Ça fait partie de l’ensemble de l’œuvre d’un restaurant», explique Stéphane Duclos.
En vertu d’un bail d’une durée de cinq ans intervenu avec la Ville de Rivière-du-Loup, qui s’étend du 1er mai 2023 au 30 avril 2028, l’exploitant du Café culturel de la Pointe loue le Chalet de la Côte-des-Bains afin d’animer le secteur.
Les activités du commerce ont commencé officiellement lors de la saison estivale 2023, sans que le propriétaire ne puisse vendre de boissons alcoolisées en raison de l’opposition à la demande de permis. «La première année, je me suis désisté de ma demande parce que la procédure était trop longue. Je pesais sur l’accélérateur et le frein en même temps parce que je ne pouvais pas offrir le menu que je voulais», précise Stéphane Duclos.
Sous la pression de certains clients insistants, des employés ont pris la décision de vendre des boissons alcoolisées sans qu’il n’y ait de permis en vigueur l’autorisant, à l’été 2023, malgré les indications contraires de leur patron. Le propriétaire a admis ses torts devant le Tribunal. Ce dernier n’a pas cru que ces manquements justifiaient un refus de la demande du permis demandé.
L’Auberge de la Pointe, dont les opposants sont propriétaires, est située à 250 mètres du Café culturel de la Pointe. «Le Tribunal a déjà déterminé à plusieurs reprises qu’une opposition reposant essentiellement sur des appréhensions de nature sociologique ou économique ne peut être recevable», peut-on lire dans la décision.
À l’été 2024, le café a été ouvert lors de quelques évènements musicaux sporadiques, dans l’attente d’une décision de la Régie des alcools, des courses et des jeux.
«Le Tribunal en vient à la conclusion que la délivrance du permis demandé n’apparaît pas susceptible de porter atteinte à la sécurité publique ou de nuire à la tranquillité publique dans les circonstances normales d’exploitation», conclut la décision datée du 22 aout.
Stéphane Duclos en a fait l’annonce sur les réseaux sociaux au cours de la fin de semaine, ce qui a suscité un lot de réactions positives. «J’en parle au moins six fois par jour, tout le monde me donne des tapes dans le dos et je reçois des appels téléphoniques personnels pour me féliciter de ne pas avoir lâché. Ce dossier-là, pour moi, il est réglé […] J’ai le cerveau en ébullition. Les gens ont un intérêt réel à ce que ce lieu-là soit animé.»
Le propriétaire du Café culturel de la Pointe prévoit rouvrir le commerce pour de bon en octobre. Il est présentement en processus de recrutement. «Ça va dépendre de la main-d’œuvre et il faut déterminer la meilleure façon de l’opérer. Mon intention, c’est d’être ouvert à l’année, pour permettre aux gens de venir se réchauffer avec du chocolat chaud, par exemple […] Il va y avoir des tests à faire, mais j’ai un terrain de jeu hallucinant», souligne Stéphane Duclos.
Les opposants bénéficient d’une période de 30 jours pour adresser une demande d’appel. Si tel était le cas, Stéphane Duclos assure qu’il continuera ses démarches afin d’avoir le droit d’exploiter le Café culturel de la Pointe, avec un permis de vente de boissons alcoolisées. Il peut compter sur la Ville de Rivière-du-Loup, qui soutient son projet.
Commentaires