Accusations de fraude contre l’ancienne directrice générale de Saint-Simon-de-Rimouski
Quelques mois après avoir reçu le rapport d’enquête de l'Unité permanente anticorruption (UPAC) en lien avec un stratagème de fraudes commises à l’encontre de la municipalité de Saint-Simon-de-Rimouski, le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a autorité le dépôt d’accusations à l’endroit de trois personnes, l’ancienne directrice générale Fanny Beaulieu-Saint-Laurent et deux complices, ce mercredi 4 septembre. Une nouvelle qui a réjoui le maire Denis Marcoux.
C’est le Commissaire à la lutte contre la corruption (CLCC), le corps de police spécialisé de l’UPAC, qui a confirmé la nouvelle par voie de communiqué en fin de journée.
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Fanny Beaulieu-Saint-Laurent fait face à six chefs d’accusation : fraude de plus de 5000 $, utilisation frauduleuse d’un ordinateur, utilisation frauduleuse d’une carte de crédit, abus de confiance de la part d’un fonctionnaire, possession de biens criminellement obtenus, recel de biens et d’argent criminellement obtenus.
En ce qui concerne les deux autres personnes impliquées dans l’affaire, Odette Beaulieu et Maxim Gosselin, ils font face aux chefs d’accusation de fraude de plus de 5000 $, recel de biens et d’argent criminellement obtenus et de blanchiment d’argent ou de biens criminellement obtenus.
Toujours selon les informations transmises, l’enquête menée par le CLCC tend à démontrer qu’entre le 12 août 2021 et le 30 juin 2023, alors qu’elle agissait à titre de directrice générale, Fanny Beaulieu-Saint-Laurent aurait frustré la municipalité d’importantes sommes d’argent et les aurait recyclées avec la complicité de sa mère et de M. Gosselin.
L’ampleur de la fraude avait été rendue publique en mars 2023. Le maire Denis Marcoux avait confirmé que l’UPAC était sur le coup. L’enquête s’est effectuée sur plusieurs mois jusqu’au dépôt d’un rapport.
La Municipalité de Saint-Simon-de-Rimouski estime que plus de 305 000 $ ont disparu de ses coffres entre 2021 et en 2022. Aujourd’hui, le dossier ayant évolué, la facture globale se rapprocherait de 400 000 $, incluant les frais d’avocats et de spécialistes qui ont été impliqués jusqu’ici.
LE MAIRE MARCOUX ENCOURAGÉ
Appelé à commenter les avancées rendues publiques, Denis Marcoux ne s’est pas dit soulagé, mais plutôt «encouragé».
«On savait que c’était pour arriver, mais ç’a été long», a-t-il reconnu. «Maintenant que nous avons traversé cette étape, nous allons pouvoir progresser. Pour nous, ce n’est pas la fin, mais plutôt le début de la fin.»
La Municipalité de Saint-Simon a lancé, en avril, des démarches judiciaires au civil. Le maire Denis Marcoux soutient que la cause au criminel sera suivie de près et qu’elle pourrait avoir un impact positif sur le dossier. «Ça va nous donner un gros coup de main. Si le côté criminel permet d’étaler la preuve et trouver la culpabilité, c’est du travail que nos avocats n’auront pas à faire. On va pouvoir se reposer sur le jugement», a-t-il soutenu.
«On va ralentir nos propres démarches. On va attendre de voir ce qui arrive [au criminel] avant de trop investir de ce côté-là.»
Au-delà des sommes perdues, dont il espère toujours recouvrir une petite partie, Denis Marcoux souhaite que le procès à venir permette de faire la lumière sur les événements.
«Comment est-ce que ç’a pu se produite dans le monde municipal? Ce n’est pas évident et plusieurs réponses demeurent sans réponse», a-t-il dit. «On commence à déballer tout le dossier. Il faut que toute la population soit mise au courant de tout ce qui s’est passé. C’est important.»
En février, le DPCP avait également autorité la vente d’une maison de Cacouna appartenant à une ancienne directrice générale de Saint-Simon-de-Rimouski. Les sommes récoltées par cette vente devraient aussi servir à rembourser les créanciers au terme des procédures judiciaires.
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