Une importante délégation bas-laurentienne dans une mobilisation face à la crise du logement à Québec
Alors que les crises du logement locatif et de l’itinérance continuent à s’approfondir dans la région, une soixantaine de locataires et de travailleurs communautaires du Bas-Saint-Laurent ont pris part à une grande manifestation pour le logement social à l’appel du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) devant l’Assemblée nationale à Québec le 15 septembre.
Ils ont manifesté aux côtés de plus de 1 300 personnes. Il s’agissait de l’une des plus importantes mobilisations de l’histoire du FRAPRU et d’une participation record de la population du Bas-Saint-Laurent à une manifestation pour le logement social à l’extérieur de la région.
Des personnes venues de plusieurs régions dans la province ont marché jusqu’à l’Assemblée nationale. Une clé géante y a été déposée afin de rendre bien visible le message porté par la manifestation au gouvernement Legault : la clé pour une réelle sortie de la crise du logement vécue par les locataires du Québec est l’augmentation du nombre de logements sociaux sous différentes formes. Cette manifestation clôturait deux jours de mobilisations sur la colline parlementaire à Québec, dont une vigie qui s’est tenue toute la nuit devant l’Assemblée nationale et à laquelle ont aussi pris part plusieurs citoyens de Rimouski et de Rivière-du-Loup.
Des comités logement et d’autres organismes communautaires de différentes régions, ont témoigné des sérieuses difficultés rencontrées dans le développement de logements sociaux et communautaires, pourtant portés à bout de bras par leurs communautés.
Avec le FRAPRU, le Comité logement Bas-Saint-Laurent rappelle que la crise du logement n’est pas qu’un enjeu d’offre de logements. «Les locataires font surtout face à une crise d’inabordabilité. Ce qui se construit sur le marché locatif privé ne répond pas aux besoins d’un nombre grandissant de locataires. La pénurie, la spéculation immobilière et l’explosion du coût des loyers alimentent ce qui est maintenant reconnu comme la crise du logement. Le désespoir est palpable et l’absence d’alternatives y contribue grandement, d’où l’urgence de travailler sur l’offre de logements sociaux sous différentes formes. Les logements qualifiés d’abordables ne le sont pas pour la majorité des ménages locataires du Bas-Saint-Laurent», résume Alexandre Cadieux, porte-parole du Comité logement Bas-Saint-Laurent.
Pour permettre aux locataires du Bas-Saint-Laurent de se sortir durablement de la crise du logement, les deux organismes demandent au gouvernement du Québec de se fixer une cible claire de nouveaux logements sociaux et communautaires. Cette cible doit être ambitieuse si le Québec souhaite réellement s’attaquer à l’inabordabilité et répondre à l’immensité des besoins, croient-ils. Pour eux, l’objectif du gouvernement doit être de doubler la part occupée par le logement social et communautaire sur le marché locatif, d’ici 15 ans, jusqu’à en atteindre au moins 20 %. Pour y arriver, il faudrait prévoir le financement annuel d’au moins 10 000 logements sociaux par année, sous forme d’OSBL, de coopératives d’habitation et de logements sociaux publics, concluent-ils.
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