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Une nouvelle querelle éclate à Saint-Médard

durée 20 septembre 2024 | 06h58
  • Lydia Barnabé-Roy
    Par Lydia Barnabé-Roy

    Journaliste de l'Initiative de journalisme local

    La mairesse de Saint-Médard Linda Gagnon a «encore sorti son marteau» d’après la publication sur les réseaux sociaux de Rino Ouellet, un travailleur autonome engagé par la Municipalité qui n’a pas été payé pour ses services rendus. Sous son message, les commentaires ont vite dégénéré, dont ceux du conseiller Christian Bordeleau qui a traité des collègues de «grosse vache» et de «lèche-cul».

    La conseillère Raphaëlle Ouellet trouve que la tenue de tels propos orduriers est inacceptable, d’autant plus venant d’un élu municipal. «On représente notre municipalité! Ce genre de comportement-là n’a pas sa place et est aussi une faute très grave au Code d’éthique et déontologique des élus municipaux», soutient-elle.

    Rino Ouellet de Notre-Dame-des-Neiges ne s’attendait pas à de telles réactions, lui qui voulait seulement se faire entendre et voir la couleur de son argent. «La Municipalité m’a donné le mandat de faire l’entretien de ses machineries», explique-t-il.

    Normalement, c’est le chauffeur de la machinerie lourde qui doit veiller à son entretien. Toutefois, ce dernier est parti et son remplaçant se débrouille, mais sans plus en mécanique, raconte M. Ouellet. Il a donc été convenu entre le conseiller Rodolphe Thériault et lui qu’il aiderait et formerait le chauffeur à entretenir et à réparer la machine.

    «J’ai chargé 16 heures pour le mois, mais j’en ai fait plus que ça», assure le travailleur. Il a aussi fourni plusieurs pièces pour la réparation de la machine. Saint-Médard lui doit donc approximativement 2 500 $.

    La première fois que Rino Ouellet a travaillé pour Saint-Médard, il y a trois ans, il n’avait pas eu le même problème. «La mairesse a refusé, ce mois-ci, de payer tout le monde», partage-t-il, dans l’incompréhension. 

    Raphaëlle Ouellet confirme que les comptes à payer ont été votés à l’unanimité par les conseillers présents à la séance du conseil. Trois élus, Keven Ouellet, Christian Bordeleau et Michel Simard étaient absents lors de la rencontre. «Elle fait juste refuser de signer […] Elle n’a aucune explication valable à nous fournir», continue-t-elle. 

    L’élue ne peut confirmer précisément le nombre de fournisseurs à payer, mais indique que chaque mois, ils se chiffrent à une dizaine. Cette situation nuit à l’image de Saint-Médard, se désole Mme Ouellet qui indique que deux entreprises ne veulent plus faire affaire avec la Municipalité. «La situation en ce moment est complètement chaotique. Notre mairesse nuit au bon fonctionnement de notre municipalité, de nos employés municipaux, de nos commerçants et aussi à nous, les élus», partage-t-elle.

    MÉSENTENTE SANS FIN

    Rappelons qu’il ne s’agit pas de la première mésentente à faire surface à Saint-Médard. L’an dernier, deux clans se faisaient face. À la suite de démissions simultanées d’employés administratifs, la MRC des Basques avait aidé la Municipalité à se remettre sur pied, et le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation s’était penché sur le climat malsain régnant au conseil.

    Or, la situation ne se serait jamais vraiment réglée et a même empiré dans les dernières semaines, selon la conseillère. La direction régionale de Rimouski du MAMH est intervenue l’an dernier en rencontrant les élus individuellement, avant de les réunir en groupe. Elle a proposé que le conseil fasse de la médiation, ce qui n’a jamais été mis en œuvre. Un avocat en droit municipal est aussi allé sur place pour aider la Municipalité à trouver des solutions.

    «Je ne peux pas vous cacher que chaque séance du conseil et de travail est extrêmement difficile, poursuit Mme Ouellet. Ce n’est pas censé se produire, aussi, des situations comme ça. On a une mairesse qui abuse de ses fonctions, qui harcèle, qui intimide notre directrice générale et notre travailleur municipal, ce qui apporte un climat toxique et invivable pour nos employés. La situation ne peut plus durer».

    Elle espère que la direction provinciale du MAMH interviendra et les aidera à traverser les 12 prochains mois avant la prochaine élection municipale.

     

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