Une belle première saison touristique estivale pour la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk
La Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk a vécu une belle première saison touristique cet été avec l’ouverture de la station d’interprétation des bélugas, Putep ‘t-awt. Pas moins de 14 000 visiteurs se sont rendus sur la montagne qui surplombe le fleuve Saint-Laurent près du port de Gros-Cacouna et du parc côtier Kiskotuk.
«Pour une infrastructure comme ça, c’est quand même important, impressionnant pour une première saison d'opérations», estime avec satisfaction la Vice Grand Chef, Shirley Kennedy. Du nombre de visiteurs, 95 % provenaient du Québec. Les autres étaient originaires de l’Ontario, de la France et des États-Unis.
Avant de débuter la saison, le 21 juin, la PNWW n’avait aucune attente. «On était capable quand même de percevoir l’engouement», assure Mme Kennedy. La Première Nation a reçu énormément d’appels avant l’ouverture de la plateforme d’observation des bélugas, et plusieurs personnes s’y sont rendues avant le début de la saison touristique. Parmi les visiteurs, 2 600 ont utilisé la navette. Le tiers d’entre eux ont fait le trajet avec l’autobus électrique pour réduire leur temps de marche. Les deux tiers d’entre eux étaient intéressés à participer à l’activité «Fenêtre sur les bélugas». Au total, 4 600 personnes y ont pris part.
La saison touristique s’est terminée le 2 septembre. La PNWW ne s’est pas encore réunie afin de faire son premier bilan. Shirley Kennedy indique toutefois que dès l’an prochain, la Première Nation peaufinera et bonifiera son offre de services.
À TRAVERS L’ŒIL DES CHERCHEURS
La saison passée à Putep ‘t-awt clôt aussi celle des chercheurs du Groupe de recherche et d'éducation sur les mammifères marins (GREMM). «On finit cette première saison hyper enthousiastes, super heureux», confie le président et directeur scientifique, Robert Michaud.
Les équipes ont effectué plus de 150 vols de drone sur la montagne à Cacouna, tournant ainsi de nombreuses images. «Quand on les [range] pour l’automne, on entre dans les laboratoires et là, ce sont des centaines d’heures de vol qui sont à analyser», soutient M. Michaud.
«Les images des bélugas du Saint-Laurent ont été captées par drones grâce aux permis de recherche scientifique: QUE-LEP-012-2022, SAGMP-2022- 42881 et PNFS-2022-07-002». Photo: GREMM
Ainsi, le volet recherche se mettra en branle ces prochains mois. Les chercheurs analyseront donc «une quantité extraordinaire de données». À l’aide d’un outil propulsé par intelligence artificielle qu’ils ont développé, l’analyse sera accélérée. Ils tenteront d’en apprendre plus sur les comportements sociaux des bélugas, feront des suivis du succès reproducteur des femelles et calculeront le taux de survie des nouveau-nés.
Robert Michaud se réjouit que près de 5 000 personnes aient participé à «Fenêtre sur les bélugas». L’objectif de cette activité est de partager avec le plus grand nombre la vision particulière que les drones et les hydrophones offrent sur les bélugas, souligne-t-il. «En regardant les bélugas à travers l’œil des chercheurs […] on comprend pourquoi chacune de nos présences dans leur habitat est susceptible de les déranger».
Cette première année pilote a permis de faire découvrir les bélugas d’une nouvelle façon à la population. Les images captées à Cacouna ont été diffusées en direct au Centre d’interprétation des mammifères marins à Tadoussac.
«L’expérience à Cacouna, l’année prochaine, va être rehaussée», confie Robert Michaud. Les connexions vont être multipliées : les images de Cacouna seront retransmises à Baie-Sainte-Catherine et vice-versa. Des vidéos captées à partir du bateau de recherche Antares seront diffusées en direct. Les hydrophones seront aussi branchés à Putep ‘t-awt pour l’été 2025.
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