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Le BAPE tiendra des audiences publiques sur le dragage au port de Gros-Cacouna 

durée 8 octobre 2024 | 06h02
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) a été mandaté par le gouvernement du Québec, le 2 octobre, afin de tenir une audience publique concernant le programme décennal de dragage d’entretien du port de Gros-Cacouna par la Société portuaire du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie. 

    Collaboration : Andréanne LeBel

    Le ministre l’Environnement, Benoit Charrette, a informé le président du BAPE, Alain R. Roy, de sa décision dans une lettre lui étant adressée. Il demande à l’organisme de lui faire rapport de ses constatations, ainsi que de l’analyse qu’il en aura faite. «Le mandat du BAPE débutera le 28 octobre 2024», a-t-il écrit. 

    En septembre, Alain R. Roy avait justement recommandé au ministre Charrette la tenue d’une audience publique pour ce même projet, après qu’il ait reçu deux demandes de consultation publique jugées «non frivoles». 

    Ces demandes avaient été faites dans le cadre de la période d’information publique sur le projet qui a pris fin le 6 septembre. L’un des demandeurs remettait en cause la justification du projet, estimant que l’intérêt porté à son endroit rejoint un public extérieur à la communauté d’accueil. Les «répercussions sur des éléments sensibles du milieu», ainsi que la nécessité de mener un «examen approfondi» en raison de la complexité technique et scientifique des travaux à mener ont aussi été des points soulevés. 

    En aout, une trentaine de personnes ont assisté à la séance d’information du BAPE afin de poser leurs questions sur le dragage d’entretien au port de Gros-Cacouna. Une première opération, qui permettrait de retirer 60 000 mètres cubes de sédiments, est prévue en novembre et décembre 2025, selon l’obtention des autorisations environnementales requises.

    Cette quantité de matériaux silteux et argileux représente 6 000 camions de type dix roues remplis. Deux autres opérations de dragage, permettant de retirer la même quantité de sédiments au port, sont prévues en 2028 et en 2031. Ils seraient ensuite rejetés en eau libre dans un site autorisé par Transports Canada, dans le secteur de l’Anse-au-Persil à Rivière-du-Loup.

    Le dragage devrait se dérouler entre 25 et 30 jours, en continu, 24 heures par jour. Le cout des travaux s’élève entre 2 à 3 M$. Avec une drague hydraulique, le transport des sédiments nécessiterait environ 95 voyages entre le port de Gros-Cacouna et le site de rejet. Dans le cas du recours à une drague mécanique, 475 voyages seraient nécessaires. 

    La première option est priorisée par la Société portuaire. Toutefois, le type de drague utilisé sera déterminé selon la disponibilité des équipements et le cout des soumissions.

    L’objectif de l’initiateur du dragage, la Société portuaire, est de maintenir l’activité portuaire actuelle et la navigation sécuritaire des navires commerciaux qui accostent à Cacouna. 

    ENJEUX

    Selon la documentation déposée lors de la séance d’information, les travaux de dragage sont prévus en novembre et en décembre, une période lors de laquelle les bélugas ont majoritairement quitté le secteur de Gros-Cacouna.

    Le projet se déroulera dans l’habitat essentiel du béluga, une espèce en péril. Il est particulièrement sensible à l’augmentation des matières en suspension, aux niveaux de bruit et de trafic maritime. Le bruit causé par la machinerie et les allers-retours liés au dragage est susceptible de modifier le comportement des mammifères marins. 

    L’initiateur s’est engagé à limiter la vitesse de circulation de la drague, à participer à un programme de surveillance des mammifères marins et à procéder à l’arrêt des travaux en temps réel en cas de présence de mammifères marins dans une zone d’exclusion de 400 mètres.

     

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