Faire face à l'ouragan Milton… «à la bonne franquette»
L’homme d’affaires louperivois, Yves Doucet et sa conjointe Donna Willet, se trouvent actuellement à leur résidence secondaire de Fort Myers en Floride. Alors que l’ouragan Milton, considéré comme le plus important en près d’un siècle, s’abat sur cet État du sud-est des États-Unis, le principal intéressé n’entend pas plier bagage, loin de là.
Face à l'imminence d'un danger extrême, par exemple un ouragan de catégorie 5, le réflexe est de prendre la fuite, mais pas pour Yves Doucet. Le risque, assure-t-il, est calculé.
«Il n’est pas question de quitter ou d’évacuer. Il y a des gens âgés ici, ils seront nombreux après la tempête, ils vont avoir besoin d’aide et on veut vraiment les aider. C’est notre troisième ouragan, nous sommes préparés», confie-t-il.
Denrées, eau, gaz, essence, l’homme d’affaires se dit prêt à faire face à la musique… ou plutôt aux vents et aux inondations pour un minimum de trois à quatre jours. «On s’est fait des repas, on a fait plein de choses pour vivre quelques jours sans électricité. On a aussi un couple d’amis qui nous a rejoint pour passer à travers la tempête avec nous.»
La municipalité de Fort Myers se trouve dans la limite sud de la trajectoire anticipée de l’ouragan, mais rien pour effrayer le Louperivois. «Il faut savoir qu’il y a des zones ici identifiées de A à D, "A" étant le plus à risque. Nous sommes dans une zone "C", donc plus sécuritaire. Les gens qui sont "A" ont été "mandatory evacuation" [évacuation obligatoire] et dans les "B" plusieurs ont demandé à être évacués, mais ici, on est correct.»
Lors de l’entretien par vidéo, la force des vents était nettement perceptible. «C’est fort, mais ça commence là, au moment où l’on se parle, vois-tu ?», lance l'homme d'affaires en tournant la caméra vers la rue. L'image est sombre, mais le vent, son souffle, enterre l'interlocuteur.
Au moment de l'entrevue, le secteur où réside le couple Doucet-Willet était toujours alimenté en électricité. Il faut savoir que les lignes électriques y sont souterraines et donc moins propices aux avaries. «À l’époque de l’ouragan Ian [en 2022], 95% de Fort Myers a été privé d’électricité, mais pas nous», ajoute Yves Doucet. Ce dernier s’attend à pareil scénario.
Le Louperivois, d’ordinaire détendu, voire décontracté, ne s'est pas laissé démonter. Malgré l’urgence du moment, il a plaisanté quand est venu le temps de décrire son état d’esprit. «On essaie de faire comme si, avec une petite coupe de vin, une bière, on fait ça à la bonne franquette.»
Le couple est arrivé en Floride il y a une semaine afin d’effectuer des travaux sur leur propriété qui se trouve au deuxième étage d'un édifice partagé. Les priorités ont changé, rapidement.
Yves Doucet s’est fait rassurant. «On est correct, on est au deuxième, et nous avons tout ce dont on aura besoin. On préfère être ici en fait, passer au travers, et après ça aider nos voisins, c’est une belle communauté. Je veux juste dire à mes enfants que tout est correct.»
Et pourquoi la Floride ? «J’y passe quelques mois par année, mais pas de façon continue. Les gens y sont gentils, et pour moi, c’est que j’y décroche complètement, le quotidien, la business.» Et un troisième ouragan aurait pu ajouter M. Doucet.
MILTON
L’ouragan Milton, qui est passé de catégorie 5 à 3, a officiellement touché terre vers 20 h 40. Déjà plus de 600 000 clients étaient privés d’électricité. Les autorités craignent une montée des eaux qui pourraient atteindre 4,5 mètres et provoquer d’importantes inondations.
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