Intervention de la Sûreté du Québec au conseil municipal de Saint-Médard
La Sûreté du Québec est intervenue à la fin de la séance du conseil municipal de Saint-Médard, le 4 octobre, alors que les esprits se sont échauffés pendant une période de questions houleuse. Malgré les sorties médiatiques des dernières semaines, le climat toxique persiste au sein de la Municipalité, qui compte 221 citoyennes et citoyens.
Lors de la séance, la conseillère Raphaëlle Ouellet souhaitait faire modifier une résolution afin que les séances extraordinaires soient affichées à l’avance sur la page Facebook de la Municipalité, dans le journal municipal et par publipostage, au besoin. Présentement, la seule publication d’un avis sur un babillard est nécessaire. Les conseillers présents ont tous voté en faveur de la modification, mais la mairesse Linda Gagnon a imposé son droit de veto afin de refuser. Mme Ouellet déplore le manque de transparence de la Municipalité envers ses citoyens.
Alors que l’ambiance était déjà tendue en raison du précédent vote, la mairesse de Saint-Médard a fait taire la citoyenne Claudette Blouin, qui s’est présentée au micro lors de la période de questions, en frappant sur la table à l’aide de son marteau.
Cette dernière avait une interrogation à propos du code d’éthique des élus municipaux, qui doit énoncer des valeurs d’intégrité, d’honneur, de respect, en vertu de la Loi sur l’éthique et la déontologie en matière municipale. Elle souhaitait aborder les propos injurieux qui ont été tenus sur les réseaux sociaux par le conseiller Christian Bordeleau envers ses collègues Raphaëlle Ouellet et Rodolphe Thériault.
Claudette Blouin estime que le comportement du conseiller n’est pas conforme aux règles d’éthique et elle se demande pourquoi celui-ci siège toujours au conseil municipal. «La mairesse m’a dit d’arrêter de parler, que la période de questions était pour les questions. Elle a appelé la police pour me faire sortir. Je ne faisais rien de mal, je n’ai menacé personne. Je me suis tenue debout et je suis restée au lutrin pour poser ma question. Je n’ai jamais eu de réponse, elle a levé l’assemblée», rapporte la citoyenne.
INTERVENTION DE LA SQ
Un véhicule de la Sûreté du Québec se trouvait déjà à Saint-Médard de façon préventive en raison de la tenue de la séance du conseil municipal le 4 octobre, à la demande de certains élus. Une vingtaine de personnes étaient présentes.
«Quand les policiers sont arrivés, je suis allée les voir pour leur dire que tout le monde était calme et que la seule personne agressive dans la salle, c’était la mairesse. Elle m’a agrippé les bras devant les policiers. Ils sont intervenus tout de suite et l’ont sortie. C’est n’importe quoi», souligne Raphaëlle Ouellet.
La conseillère municipale dénonce les agissements de la mairesse Linda Gagnon qui nuisent non seulement à l’administration de la Municipalité, aux élus mais aussi à aux fournisseurs, et ultimement, aux citoyens. En septembre, elle avait refusé payer les factures et de signer les chèques, malgré une résolution adoptée à l’unanimité par le conseil.
«Il va falloir que quelque chose se passe. C’est de pire en pire. Il reste 12 mois avant la prochaine élection. Son comportement est inacceptable. Ce n’est pas juste la mairesse qui décide de tout, sinon à quoi sert un conseil municipal?», se demande la conseillère.
À la suite des évènements du 4 octobre à Saint-Médard, Raphaëlle Ouellet a porté plainte à la Commission municipale du Québec. Info Dimanche a tenté de joindre la mairesse Linda Gagnon et la Municipalité, sans succès.
«C’est toujours négatif. On est au courant de rien, il n’y a pas de projet. Quand on va aux réunions, on sort aussi ignorant qu’on est entré […] Pourquoi on les paye s’il n’y a que la mairesse qui peut parler et elle ne nous répond pas?», se questionne la citoyenne Claudette Blouin.
En mai 2023, les trois (seules) employées municipales administratives avaient claqué la porte de la Municipalité de Saint-Médard. Linda Gagnon a été élue par acclamation en novembre 2021.
Commentaires