Année record pour la traverse Trois-Pistoles-Les Escoumins
L’engouement envers la traverse Trois-Pistoles-Les Escoumins a atteint un sommet dans les derniers mois. L’Héritage 1 a accueilli un nombre record de passagers à l’été 2024, au plus grand plaisir de son équipage.
Selon les plus récentes données transmises par la Compagnie de navigation des Basques (CNB), qui vient à peine de clore sa saison, tout près de 38 600 passagers et plus de 15 000 véhicules ont emprunté le navire pour rejoindre Trois-Pistoles ou Les Escoumins. Pour le nombre de personnes à bord, il s’agit d’une nouvelle marque qui surpasse celle de 37 135 passagers établie en 2019.
Jean-Philippe Rioux, qui se tient bien au fait de l’achalandage tout au long de la période d’activité, savait depuis un bon moment déjà que la saison 2024 était destinée à faire partie des meilleures de l’histoire de la traverse. Toutefois, il ne croyait pas qu’elle se terminerait sur une note aussi positive.
«En 2019, il y avait un contexte unique. La traverse de Matane n’avait pas de bateau fonctionnel et nous avions lancé la saison un mois plus tôt qu’à l’habitude. Jamais je n’aurais pensé qu’on allait pouvoir dépasser ces chiffres-là dans une année standard. C’est vraiment excellent», a jugé M. Rioux.
Les résultats sont probants et encourageants. Ils rappellent, selon lui, toute la pertinence de la traverse qui tire son épingle du jeu favorablement dans les dernières années. «C’est très positif pour le futur. Tout le monde est très enthousiaste», a-t-il résumé.
Pour le marin d’expérience, plusieurs facteurs peuvent expliquer ces résultats pour la saison 2024, dont les journées de grève de la Société des traversiers du Québec (STQ) et la saison allongée d’une semaine.
Il croit cependant que l’horaire atypique et irrégulier de la traverse, laquelle mise sur les marées, a fait la différence. «Plusieurs voient cela comme un inconvénient, mais je pense le contraire. Oui, c’est plus compliqué pour l’horaire de n’avoir pas d’heures fixes, mais on est parfois le premier bateau à partir le matin, souvent plusieurs heures avant le suivant. On part aussi parfois à 20 h ou 21 h le soir. Il n’y aucun autre service qui offre ça», a soutenu Jean-Philippe Rioux.
«On va donc chercher des plages horaires qui sortent de l’ordinaire et les gens répondent positivement, puisqu’on voyage plein», a-t-il ajouté.
Cette saison, l’Héritage 1 a d’ailleurs navigué à pleine capacité à plusieurs reprises, et ce même à l’extérieur de la haute saison. Plus aucune place n’était disponible pour les traversées vers Trois-Pistoles, les 20 et 21 octobre, par exemple.
Notons que la saison 2024 est d’autant plus exceptionnelle quand on la compare à celles vécues depuis 2010 sur les eaux du fleuve entre Trois-Pistoles et Les Escoumins. À l’exception de 2019, c’est en 2018 que l’Héritage 1 avait accueilli le plus grand nombre de passagers, soit 33 527. Une statistique bien en deçà de celles recueillies par la suite, a remarqué Jean-Philippe Rioux.
Pour donner une idée de l’évolution de l’achalandage, la traverse avait accueilli «seulement» 26 084 personnes et 10 543 véhicules à l’été 2011.
DEMANDE DE SUBVENTION
Au cours des prochains jours, l’équipe de la Compagnie de navigation des Basques finira l’entretien de fin de saison du navire. Il sera ensuite déplacé à l’est du quai de Trois-Pistoles, où il passera l’hiver.
À court terme, la CNB n’envisage pas de travaux majeurs sur l’Héritage 1. Jean-Philippe Rioux ne cache pas, toutefois, qu’une nouvelle demande de subvention sera déposée afin de poursuivre le développement du projet visant la réfection du restaurant et du salon des passagers.
L’hiver dernier, l’Héritage 1 était demeuré au chantier Méridien Maritime de Matane pour la réalisation de travaux auprès des salles de bain et du quartier de l’équipage. Des pièces d’acier avaient aussi été changées.
Initialement, la Compagnie de navigation des Basques souhaitait une révision complète des espaces intérieurs du navire qui assure la traversée entre Trois-Pistoles et Les Escoumins, incluant le restaurant et le salon des passagers. L’ouverture des soumissions pour le projet l’avait cependant forcé à réévaluer ses options au cours des dernières semaines, la seule offre déposée étant deux fois plus élevée que ce qui avait été anticipé.
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