Hydro-Québec confirme vouloir construire une ligne de 735 kV au Bas-Saint-Laurent
La volonté d’Hydro-Québec de construire de nouvelles autoroutes de l’énergie permettant de transporter l’électricité additionnelle produite, notamment par les grands projets éoliens de l’Est du Québec, se précise. La société d’État a annoncé, ce lundi 4 novembre, qu’une ligne haute tension de 735 kilovolts (kV) sera érigée sur le territoire du Bas-Saint-Laurent d’ici 2034.
Dans le cadre d’une annonce nationale, Hydro-Québec a confirmé qu’elle comptait accroitre sa capacité de transport d’électricité sur trois axes précis : la Côte-Nord, la Vallée-du-Saint-Laurent et le secteur Appalaches-Bas-Saint-Laurent. Un projet ambitieux, évalué à plusieurs milliards de dollars.
Dans la région, une première phase du projet prévoit la construction d’un poste de transport à 735-315 kV, ainsi qu’une ligne haute tension à 735 kV, d’environ 260 kilomètres de longueur, d’ici 2034. Les MRC de Kamouraska, Rivière-du-Loup, Témiscouata, entre autres, pourraient être touchées, selon une carte préliminaire partagées par Hydro-Québec.
Dans une seconde phase, une ligne de 315 kV, cette fois de 175 km, serait ajouter au parc actuel, pour une mise en service vers 2036. Celle-ci pourrait lier la région au secteur de la vallée de la Matapédia. La MRC des Basques serait alors impliquée.
Les lignes de transport à 735 kV constituent, selon Hydro-Québec, «la colonne vertébrale» du réseau de transport électrique au Québec. Elles demandent des pylônes plus élevés et des emprises plus importantes. Actuellement, on ne retrouve aucune ligne de cette capacité dans l’Est du Québec.
Hydro-Québec explique que l’ajout de ces nouvelles lignes de transport – dont les tracés n’ont toujours pas été définis – est essentiel au développement du potentiel éolien dans l’Est du Québec. D’ailleurs, les échéanciers concordent avec la réalisation de plusieurs projets, dont celui de Wocawson qui prévoit le développement d’une puissance éolienne additionnelle de 1000 MW dans les MRC de Kamouraska et de Témiscouata d’ici 2030. L’Alliance de l’énergie de l’Est et Hydro-Québec en avait fait l’annonce, le 16 octobre.
À ce sujet, la société d’État précise qu’il n’est pas encore assuré que le mégaprojet de Wocawson soit connecté à la nouvelle ligne, puisque d’autres possibilités pourraient être envisagées. Il demeure toutefois vrai que les nouvelles installations ouvriront la porte à d’autres développements.
Les nouvelles lignes permettront aussi d’améliorer la fiabilité et la résilience du réseau face aux événements météorologiques «de plus en plus intenses», a-t-on précisé.
Au Québec, d’ici 2035, tous les projets envisagés sur les différents axes permettront d’ajouter 5 000 kilomètres de lignes de transport, soit près de 2 500 km de lignes du réseau principal pour soutenir le développement régional et alimenter les charges locales. La première phase de ce grand projet est décrite comme «le plus grand chantier de transport d’électricité» depuis des décennies.
CONSULTATIONS DU MILIEU
Le développement de l’axe Appalaches-Bas-Saint-Laurent sera faite en plusieurs étapes. Pour la première phase, des études techniques, la démarche environnementale et la consultation du public aura lieu entre 2024 et 2027. Suivront ensuite l’obtention des autorisations gouvernementales (2027-2029) et le début des travaux de déboisement et de construction (2029-2034).
Hydro-Québec a déjà mentionné qu’elle allait accorder une «importance fondamentale» à la démarche d’acceptabilité sociale tout au long du processus de consultations. L’organisation souhaite d’ailleurs que les citoyens et communautés soient impliqués au cœur des démarches qui permettront de déterminer le tracé des nouvelles lignes.
Hydro-Québec a amorcé des consultations afin de discuter de l’évolution de son réseau de transport principal avec les représentants et les représentantes des Premières Nations, des MRC, des municipalités et de différents regroupements régionaux.
D’autres consultations, visant à présenter les projets planifiés, à approfondir la connaissance des milieux d’accueil et à recueillir les préoccupations, sont prévues dans les semaines et mois à venir.
Déjà, la carte proposée par Hydro-Québec illustre qu’un éventuel tracé passerait davantage par le haut-pays, plus loin du littoral.
«L’objectif, c’est de déterminer le meilleur tracé, celui qui aura le moins d’impacts économiques, environnementaux et sociaux», a assuré Ariane Doucet-Michaud, conseillère Affaires régionales chez Hydro-Québec.
Sans surprise, l’Alliance de l’énergie de l’Est a accueilli favorablement l’annonce d’Hydro-Québec. L’organisation, dont les parcs éoliens pourraient produire plus de 1700 mégawatts d’électricité d’ici une dizaine d’années, a plus d’une fois rappelé que le développement de l’éolien dans l’Est du Québec allait de pair construction de nouvelles lignes de transport électrique.
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