Compensation-carbone: un premier projet à la Ferme Denis-St-Pierre
Le 11 octobre, un premier projet de compensation-carbone en milieu agricole a été complété au Bas-Saint-Laurent par Arbre-Évolution et le Groupe Pousse-Vert sur les terres de la Ferme Denis-St-Pierre inc. à Saint-Arsène. Une première dans la région.
L’activité s’est déroulée dans le cadre du programme Carbone riverain, une initiative visant la plantation d’arbres et d’arbustes près des bandes riveraines des champs cultivés. Depuis 2021, Arbre-Évolution propose d’utiliser le marché volontaire du carbone comme levier financier afin de protéger ces espaces en milieux agricoles.
Interpellé par la dégradation constante de la qualité de l’eau, mais aussi par la perte drastique de biodiversité à tous les niveaux, l’organisme propose un système agroforestier de deux rangées d’arbres entre le 3e mètre et le 8e mètre à partir de la ligne des hautes eaux d’un cours d’eau. Comme la loi empêche les agriculteurs de cultiver à moins de trois mètres du cours d’eau, le programme Carbone riverain étire le boisement de cinq mètres additionnels dans le champ, créant ainsi de plus grands corridors fauniques et écologiques.
L’idée est née en début d’année, à la suite d’une conférence d’Arbre-Évolution lors des Journées agricoles du Groupe Pousse-Vert. «Nous travaillons avec beaucoup d’entreprises agricoles qui désirent développer de nouvelles approches. On parle du marché du carbone depuis quelques années, mais les projets tangibles et concrets se font rares. Carbone riverain a été l’occasion idéale pour bâtir une collaboration et réaliser un premier projet dans notre région», raconte Annie Dubé, conseillère en agroenvironnement pour le Groupe Pousse-Vert.
C’est d’ailleurs ce groupe qui a mis en relation la Ferme Denis-St-Pierre et Arbre-Évolution, en plus d’exécuter les travaux de plantation. «On aime être proactifs et innovants. […] On a décidé de commencer avec une superficie d’un demi-hectare», explique Steve St-Pierre, co-propriétaire de la ferme laitière familiale de plus de 130 vaches. «On souhaite aussi être conséquent pour préserver la nature, mais les marges sont très minces en agriculture, et on ne peut pas assumer tous les coûts. Carbone riverain couvre tout, en plus d’offrir un dédommagement substantiel», ajoute-t-il.
Le montant offert à l’agriculteur par Carbone riverain était de 24 000 $ par hectare. En contrepartie, l’entreprise agricole devait signer une servitude de conservation à perpétuité permettant de garantir la séquestration pour les acheteurs de crédit-carbone
«Nous tenons à remercier l’équipe de la Ferme et celle du Groupe-Pousse Vert. Ce projet démontre qu’il y a de belles collaborations à développer avec les groupes conseils et leurs membres. Chapeau également à tous les partenaires financiers qui rendent tout ça possible!», conclut Simon Côté.
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