Le passé ferroviaire de Rivière-du-Loup remonte à la surface
Des fouilles archéologiques, menées cette semaine au carré Dubé à Rivière-du-Loup, ont permis de découvrir les vestiges d’un élément clé de l’histoire ferroviaire. Une ancienne rotonde et ses ateliers de réparation de locomotives et de trains, qui étaient en opération entre 1875 et 1912, occupaient pratiquement tout l’espace du stationnement que l’on connait actuellement.
«C’est dur à concevoir aujourd’hui, mais il y avait un immense bâtiment rond […] On en a retrouvé des segments», révèle Luce Lafrenière-Archambault, archéologue et membre-propriétaire de la coopérative Artéfactuel.
À l’intérieur de ce “workshop”, l’archéologue mentionne qu’il y avait tout un système de rails en forme d’étoile. «On pouvait rentrer les locomotives, les tourner de bord, faire les réparations dessus, et les rediriger vers d’autres ateliers.»
Près de ce dernier se trouvaient d’autres bâtiments reliés au chemin de fer. «Des bâtiments pour entreposer le charbon, le grain, les bestiaux, il y avait un entrepôt de glace, donc là, les wagons reculaient, déposaient la marchandise et ils repartaient vers la gare», raconte Julie Martin, gestionnaire aux programmes culturels et patrimoniaux à la Ville de Rivière-du-Loup.
Au moment d’écrire ces lignes, aucun artéfact n’a encore été détecté. Outre les vestiges de fondations de pierres et mortier, très peu d’objets dont quelques clous rouillés ont été découverts. «C’était vraiment un lieu de travail ici, explique Luce Lafrenière-Archambault. On pourrait retrouver quelques objets qui sont tombés de leur poche ou des restants d’outils, mais honnêtement, on n’a pas trouvé grand-chose jusqu’à maintenant.»
À la troisième journée des fouilles archéologiques, des travaux de remblayage sont déjà en cours. «Là, on fait le dessin à l’échelle de l’ouverture avec tous les vestiges. On a les arpenteurs de la ville qui viennent nous voir, donc on fait un relevé d’arpentage géoréférencé avec eux. Ensuite, on fait un relevé photographique. On a des fiches d’enregistrement pour aller décrire chacun des vestiges, leur mode de construction, leur mode de liaison, qu’est-ce qui se raccorde entre eux», développe l’archéologue.
Luce Lafrenière-Archambault et son équipe auraient souhaité retrouver des sols archéologiques «en contexte avec l’utilisation des bâtiments». Toutefois, en raison des remblais de la démolition, il n’en reste plus.
HISTOIRES ET THÉORIES
«J’ai étudié l’histoire du chemin de fer à Rivière-du-Loup. Ça fait longtemps que je travaille sur ce sujet-là, mais la “shop” ronde pour moi c’était mystique dans le sens que oui elle a existé, mais on ne l’avait jamais vraiment vue, on ne savait pas où elle était, exprime Julie Martin. Maintenant, on le sait exactement. Ça va nous permettre de faire de la mise en valeur.»
Certains rapportent que des ossements humains auraient même été découverts sur le site dans les années 1960. Selon Julie Martin, il est difficile de sauter aux conclusions. «On n'a pas d'informations. Ça peut être aussi des ossements qui ne sont pas humains. Tout ça est à mettre en contexte et à nuancer.»
TRAVAUX DE RÉFECTION
Des travaux de réaménagement et de réfection du carré Dubé sont planifiés dans les prochaines années. «En prévision de ça, il fallait aller voir ce qu'il y avait en dessous», précise Julie Martin. En vertu de la Loi sur le patrimoine, la Ville de Rivière-du-Loup a l'obligation de s'assurer préalablement que le terrain ne contient pas de biens archéologiques.
Un premier rapport sur l'état de la situation sera déposé d'ici deux semaines et un autre, plus complet, dans six mois.
Plus de détails suivront...
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