La contestation s’organise contre les coupes en francisation dans la région
Le Syndicat de l’enseignement du Grand-Portage (SEGP-CSQ) dénonce la coupe de services en francisation pour les adultes qui a été annoncée par les centres de services scolaire de l’Est du Québec, au début du mois de novembre. L’opposition s’organise et un rassemblement est prévu devant le bureau de la députée de Rivière-du-Loup-Témiscouata, Amélie Dionne, le 29 novembre.
Il s’agit de la date à laquelle les services de francisation du secteur adulte cesseront officiellement, à la fin de la session actuelle. «On aimerait avoir des partenaires du marché du travail avec nous, on leur tend la main. Si ces travailleurs ne sont pas là, certaines entreprises devront fermer», croit la présidente du SEGP-CSQ, Natacha Blanchet.
Au centre d’éducation des adultes du Centre de services scolaire Kamouraska-Rivière-du-Loup, cette cessation des cours de francisation concerne 170 élèves et 11 membres du personnel enseignant, dont la majorité à temps partiel. Au Centre de services scolaire du Fleuve-et-des-Lacs, l’arrêt de la francisation affecte 33 élèves et 4 enseignants.
Cette nouvelle n’est toutefois par arrivée par surprise. Au cours des mois de septembre et d’octobre, de nombreuses fermetures de services en francisation ont eu lieu dans le secteur des adultes, de l’ouest vers l’est de la province.
En juillet 2024, le ministère de l’Éducation a publié les règles budgétaires de fonctionnement concernant la francisation pour les années 2024 à 2027. Pour l’année scolaire qui est en cours, une limite de financement a été fixée concernant le nombre d’équivalents temps plein (ETP) déclarés dans cette catégorie de services éducatifs. Cette limite est établie selon le nombre d’ETP qui avaient été déclarés pour l’année scolaire 2020-2021, en pleine pandémie. Avant cette modification, elle était définie en fonction des besoins des deux années précédentes.
En 2020-2021, on ne comptait qu’un seul groupe de francisation à Kamouraska-Rivière-du-Loup, et aucun à du Fleuve-et-des-Lacs. Or, depuis quatre ans, les demandes en francisation ont explosé. «Tout le monde se relance la balle actuellement. On revendique que les règles budgétaires restent les mêmes et qu’elles prennent en compte les deux années précédentes pour éviter des bris de services et des fermetures. Il y a eu un refus de toute forme de marche arrière de la part du gouvernement», dénonce la présidente du SEGP-CSQ, Natacha Blanchet.
Elle rappelle qu’en région, aucun autre service de francisation n’est disponible. Il est donc impossible pour les travailleurs de se tourner vers d’autres organismes qui pourraient offrir le service.
«C’est vraiment une situation dommageable à plusieurs points de vue. Des étudiants ne seront pas francisés et d’autres ne pourront pas atteindre les exigences linguistiques de leur permis de travail temporaire», précise Mme Blanchet.
Elle regrette que plusieurs personnes fassent les frais d’une décision administrative qui a été prise unilatéralement, sans échange avec le milieu.
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