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Le projet Madawaska prévoit l’installation de 45 éoliennes à Dégelis et Saint-Jean-de-la-Lande 

durée 27 novembre 2024 | 14h27
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) a tenu une séance d’informations sur le projet éolien Madawaska, lequel prévoit la construction de 45 éoliennes, en élévation, sur les territoires de Dégelis et Saint-Jean-de-la-Lande. La mise en service de ce parc, d’une capacité maximale de 270 MW, est prévu pour décembre 2026. 

    Plusieurs citoyens de la région, notamment des acériculteurs, se sont déplacés à Dégelis afin d’en apprendre davantage sur le projet issu d’un partenariat égalitaire (33,3%) entre EDF Renouvelables Canada inc., la Société de gestion éolienne de la Madawaska inc. (filiale d’Hydro-Québec) et l’Alliance de l’énergie de l’Est s.e.c..

    Les gens présents ont également eu l’opportunité de poser des questions sur sa construction, son opération et son démantèlement. Plusieurs inquiétudes ont notamment été soulevées au sujet de la protection de la biodiversité et des corridors fauniques, des milieux humides et des impacts sur . Des préoccupations somme toute similaires à celles émises à l’endroit d’un autre projet éolien du territoire, PPAW1. 

    Selon EDF Renouvelables Canada, les 45 éoliennes prévues, d’une hauteur de 200m et d’une puissance de 6 MW chacune, seraient réparties sur des terres publiques et privé, en secteurs forestier et agricole. La grande majorité d’entre elles (40) seraient construites sur le territoire de Dégelis, contre cinq sur les terres de Saint-Jean-de-la-Lande.   

    En plus des éoliennes elles-mêmes, le projet nécessiterait un réseau de chemins, un réseau collecteur souterrain et un poste de raccordement au réseau de transport d’électricité d’Hydro-Québec. Un bâtiment de service (exploitation et maintenance), des mâts de mesure météorologique ainsi que des aires temporaires (stationnement, sablières, fabrication de béton de ciment), sont également prévus.

    IMPACTS À PRÉVOIR 

    Selon les premières consultations et l’étude d’impact sur l’environnement réalisées par l’initiateur, le projet pourrait avoir des répercussions notamment sur la protection de la biodiversité et des habitats, particulièrement pour les oiseaux et les chauves-souris. Pour minimiser les répercussions, le promoteur propose entre autres d’ajuster le calendrier des travaux de déboisement pour protéger la nidification des oiseaux et la période de reproduction des chauves-souris.

    EDF Renouvelables Canada soutient également que plusieurs inventaires ont été faits pour caractériser la faune, la flore et les habitats situés sur le territoire visé. Pour atténuer les impacts associés à la réalisation du projet, le promoteur compte notamment utiliser des chemins existants dans une proportion de 62,5 %. 

    Une attention particulière a aussi été portée à la flore et la faune en situation précaires, ainsi qu’aux peuplements d’arbres plus âgés. «Tous les mètres carrées où le projet ont été marchés par les spécialistes […] Les éléments d’intérêt ont été évités», a assuré Nathalie Leblanc, biologiste et directrice du projet pour PESCA Environnement. 

    Lors de la séance d’informations, il a aussi été possible d’apprendre que le projet prévoit empiéter sur 6,6 hectares de milieux humides et 3,1 hectares de milieux hydriques. Il nécessitera également l’amélioration de 25 traverses de cours d’eau et la construction de 5 autres. Différentes mesures d’atténuation sont prévues, mais il a aussi été mentionné que des compensations financières pourraient être versées selon la règlementation provinciale, ce qui a inquiété certains intervenants. 

    Plusieurs citoyens, intéressés par le domaine acéricole, ont questionné les promoteurs sur l’impact du projet sur cette industrie. EDF Renouvelables Canada a confirmé que les érablières exploitées étaient évitées, tout en précisant que les sites choisis se trouvent à des endroits où le potentiel de développement acéricole est faible. «La possibilité d’entailles n’est pas élevé», a indiqué Casey Kennedy, développeur de projets, soutenant même que deux éoliennes ont été enlevées du projet initial après des discussions avec des acériculteurs.  

    Quant aux impacts visuels et sonores, le promoteur estime que les éoliennes seront en général dissimulées par le relief irrégulier et le couvert forestier. L’éolienne la plus proche du lac Témiscouata se trouve à environ 7 km. Au niveau sonore, les limites recommandées sur le bruit seraient respectées. Les éoliennes sont à plus de 714m des habitations, a-t-on spécifié.  

    ÉCHÉANCIERS ET RETOMBÉES 

    L’initiateur débuterait les travaux à l’été 2025 et prévoit que le parc éolien serait fonctionnel en décembre 2026. Dix emplois permanents seraient créés en phase d’exploitation, dont la durée est évaluée à 30 ans (jusqu’en 2056). 

    Les équipements seraient transportés par l’autoroute 85 à partir du port de Gros-Cacouna, en collaboration avec des partenaires et le ministère des Transports. 

    Quant aux bénéfices pour les communautés locales, ce projet pourrait représenter environ 750 000 $ par année, sur une période de 30 ans, pour la Ville de Dégelis. Pour Saint-Jean-de-la-Lande, la somme s’élève à 94 000 $ annuellement. 

    D’autres sommes seraient aussi distribuées à travers les bénéfices de l’Alliance de l’Énergie de l’Est qui est composée de la majorité des MRC et municipalités allant de Montmagny aux Îles-de-la-Madeleine ainsi que de la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk.

     

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