Manifestation de la CSN sur la rue Lafontaine à Rivière-du-Loup
De passage à Rivière-du-Loup le 4 décembre dans le cadre du conseil confédéral de la CSN, la présidente du syndicat Caroline Senneville a dénoncé les importantes coupes qui devront être réalisées dans le réseau de santé bas-laurentien afin de combler un manque à gagner de 38 M$ en quatre mois.
L’objectif de Santé Québec est d’éliminer 1,5 G$ de dépenses en santé à travers la province. Déjà, des postes administratifs ont été abolis, des affichages de postes ont été retirés et certaines coupes ont été effectuées dans les équipes de travail.
«On trouve ça épouvantable. Il s’est passé la même chose avec la réforme Barrette. On dirait qu’on fait des réformes de la santé en même temps qu’on coupe. Ce n’est pas bon ça. L’idée d’une réforme, c’est de se donner les moyens pour que ça aille mieux. Ça ne marche pas avec des coupes», a souligné Caroline Senneville.
Sur le déficit anticipé de 38 M$ du CISSS du Bas-Saint-Laurent pour l’année 2024-2025, un montant de 30 M$ est attribuable au recours à la main-d’œuvre indépendante des agences de santé privées.
«Ça nous coûte une fortune, cette main-d’œuvre indépendante. On a créé un monstre quand on a de plus en plus fait appel à eux. Ils augmentent leurs tarifs, ils augmentent leur marge bénéficiaire et ça nous coute une fortune de faire ça. Il faut qu’on se donne un plan de match pour rapatrier le monde dans le secteur public», ajoute Mme Senneville.
La CSN a réitéré son engagement à défendre un réseau de santé universel et public. Le slogan de la plus récente campagne syndicale est le suivant : Pas de profit sur la maladie.
MANIFESTATION
En marge du conseil confédéral, une centaine de manifestants se sont rassemblés devant la clinique de santé privée Première Ligne, sur la rue Lafontaine, afin de dénoncer la privatisation grandissante du réseau de la santé et des services sociaux.
«Quand on va sur Clic Santé et qu’on coche la case ‘’J’accepte d’aller au privé’’, comme par miracle, on a des rendez-vous plus rapidement, c’est dégueulasse. Ça ne devrait pas arriver au Québec ça», plaide la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Pour elle, les mots «modèle d’affaires» et «santé» sont incompatibles.
La CSN demande au gouvernement de mettre en place trois mesures prioritaires : mettre fin à l’exode des médecins vers le secteur privé, imposer un moratoire sur l’ouverture des cliniques médicales à but lucratif et garantir que les services destinés au public ne soient plus confiés au secteur privé.
Devant 200 délégués réunis à l’Hôtel Universel de Rivière-du-Loup, la présidente de la CSN, Caroline Senneville, a pris la parole afin de faire le bilan des grands dossiers ayant occupé le syndicat au cours de la dernière année. La présidente du Conseil du Trésor, Sonia Lebel, a annoncé que le gouvernement du Québec avait renoncé à la fusion des accréditations dans le réseau de la santé et des services sociaux qui était prévue dans le projet de loi numéro 15. Cette nouvelle est bien accueillie par la CSN. Malgré la centralisation du réseau de la santé par Santé Québec, les structures syndicales ne seront pas modifiées.
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