Rivière-du-Loup souhaite le dépôt d’un projet de loi privé pour le maintien de la traverse
La Ville de Rivière-du-Loup a présenté la première carte qu’elle souhaitait jouer advenant une décision du gouvernement du Québec favorisant un déménagement du service de traversier vers le port de Gros-Cacouna. Les élus souhaitent déposer un projet de loi d’intérêt privé à l’Assemblée nationale pour que tous les députés étudient le dossier et la pertinence du maintien d’un navire au quai louperivois.
Ce projet de loi d’intérêt privé devra être déposé par un député à Québec, mais d’abord, il devra être monté par le Service du greffe et des affaires juridiques. C’est d’ailleurs le mandat que les membres du conseil municipal lui ont confié, le 16 décembre, en séance extraordinaire.
Le maire Mario Bastille soutient que la démarche doit être réalisée au plus tard le 27 janvier 2025.
«Notre rôle, comme élus, ce sera de trouver un député parrain ou une députée parraine pour porter ce projet-là à l’Assemblée nationale», a-t-il expliqué. «On ne sait pas de quelle façon ce sera reçu, mais on va s’assurer que la personne qui va prendre ce mandat voudra défoncer des portes pour nous.»
«Selon notre compréhension, le pouvoir va ensuite revenir à la présidente de l’Assemblée nationale de juger recevable ou non le projet de loi. Ce qu’on souhaite, en toute transparence, c’est que [les 125 députés] prennent le temps de faire le débat et qu’ils soient conscients des impacts d’un déménagement», a-t-il ajouté.
La semaine dernière, en marge d’une conférence de presse avec la Chambre de commerce de la MRC de Rivière-du-Loup et le député libéral Monsef Derraji, M. Bastille avait partagé qu’il n’était pas convaincu que tous les membres du conseil des ministres étaient au fait des tenants et aboutissants d’un possible déménagement.
«Est-ce que le conseil des ministres est au courant de toutes les procédures qui vont mener à la décision? Je n’en suis pas convaincu», avait-il confié aux journalistes sur place.
«Je crois que ce serait important qu’ils puissent s’informer avant de mettre leur étampe. J’ai l’impression que la décision a été prise dans un bureau et que le conseil des ministres ne fait que mettre une étampe sur un papier. Or, je pense que ce dossier-là mérite plus d’attention que ça.»
Aujourd’hui, Mario Bastille ne sait évidemment pas si la nouvelle démarche portera ses fruits. Il n’est pas exclu que le gouvernement, fort de sa majorité, puisse rejeter le projet de loi du revers de la main.
«Ils nous disent qu’ils veulent faire de la politique autrement […] J’espère qu’ils seront au-dessus [de la partisanerie], qu’ils prendront le temps de l’étudier et de voir nos revendications», a-t-il dit.
Quoi qu’il en soit, la Ville de Rivière-du-Loup n’a pas l’intention de baisser les bras, même si Québec annonçait une décision favorisant Cacouna, ce jeudi 19 décembre. Un message qu’il a envoyé plus d’une fois dans les derniers jours.
«C’est une carte dans notre jeu. On n’a pas 52 cartes à explorer, mais on en a quelques-unes», a-t-il laissé entendre. «Au lieu de demander que [la traverse] reste ici, on a décidé de prendre des actions politiques et légales. C’est un principe constitutionnel fondamental de s’adresser au parlement pour demander réparation d’un tort ou d’un préjudice. On prétend que ce sera une injustice et que ça va amener des torts. Et c’est en ce sens-là qu’on agit.»
Une copie de la résolution adoptée sera transmise à différents intervenants : des députés, des fonctionnaires, ainsi que les directions de la Société des traversiers du Québec et de la Société portuaire du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie.
APPUI DU PQ
Coïncidence ou non, le député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, a réitéré l’appui du Parti québécois à la Ville de Rivière-du-Loup, ce mardi 17 décembre, dans le «dossier crucial» de la traverse.
«La perte de la traverse représenterait un coup dur pour Rivière-du-Loup. C’est toute une industrie qui s’est développée autour de cette infrastructure et qui pourrait disparaître du jour au lendemain», a déclaré M. Bérubé.
Le député rappelle à cet effet que la traverse joue un rôle clé pour la vitalité économique de Rivière-du-Loup et dans les échanges entre les deux rives du fleuve Saint-Laurent. Elle constitue une véritable plaque tournante pour les commerces, l’hébergement, et les services liés au tourisme.
«Les détails de cette annonce seront déterminants pour la suite de ce dossier. Le Parti Québécois restera vigilant et mobilisé pour défendre les intérêts de cette collectivité dynamique», a conclu Pascal Bérubé.
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