Grève des 13 000 travailleuses des CPE de la CSN le 23 janvier
Les près de 13 000 travailleuses des centres de la petite enfance (CPE) affiliées à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) exerceront une première journée de grève, le 23 janvier prochain, pour atteindre leurs objectifs de négociation. Elles doivent utiliser ce moyen de pression face à un gouvernement qui ralentit inutilement la négociation. Les travailleuses et les travailleurs exigent une entente permettant d'obtenir des gains significatifs pour contrer la pénurie et valoriser les emplois en CPE.
La négociation se déroule depuis plus de huit mois, alors que la convention collective est échue depuis le 1er avril 2023. La CSN représentant 80 % des CPE syndiqués, il est étonnant de constater que le gouvernement a pris la décision de régler avec d'autres organisations syndicales avant les Fêtes. Pour la CSN, la négociation se poursuit afin d'obtenir des améliorations permettant de freiner la pénurie importante qui touche les CPE. Rappelons que les travailleuses des CPE affiliées à la CSN ont un mandat de cinq jours de grève adopté à 94 %.
Les travailleuses demandent notamment : une charge de travail moins lourde; une meilleure rémunération pour assurer l'attraction et la rétention; des primes de disparité régionale pour les employé-es de certaines régions éloignées; des mesures pour améliorer la qualité des services aux enfants, entre autres par des ratios bien balisés et respectés entre le nombre d'éducatrices et d'enfants, ainsi que par un meilleur soutien pour les enfants ayant des besoins particuliers.
«Le gouvernement doit comprendre le message : le réseau des CPE est en péril et il doit en faire plus pour le remettre sur ses pieds. La solution, c'est d'entendre ce que proposent les travailleuses. Avec la journée de grève qui s'annonce partout au Québec dans 80 % des CPE syndiqués, il est temps qu'il saisisse l'urgence d'agir», lance Stéphanie Vachon, représentante des CPE de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).
«Pour offrir la meilleure qualité de services aux enfants et aux familles, il faut bonifier les conditions de travail et les salaires des travailleuses. Le réseau des CPE a du mal à attirer et retenir le personnel et le gouvernement n'en fait pas assez pour changer de cap. La grève des travailleuses est le moyen qui s'impose pour que le gouvernement accepte d'aller plus loin», poursuit Lucie Longchamp, vice-présidente responsable des secteurs privés de la FSSS–CSN.
«Les familles partout au Québec attendent des places en CPE. Le gouvernement doit tout faire pour développer le réseau et pour ça, il doit saisir l'occasion de bonifier significativement les conditions de travail et les salaires. On ne peut pas ouvrir des CPE si on n'a pas les travailleuses pour donner les services. Si le gouvernement veut montrer qu'il a à cœur de veiller au meilleur développement des tout-petits, la balle est dans son camp», conclut Caroline Senneville, présidente de la CSN.
La CSN représente plus de 80 % des travailleuses syndiquées dans les CPE. La grève du 23 janvier touchera l'ensemble des régions du Québec, alors que la CSN est présente dans plus de 400 CPE. Les parents concernés seront informés par leur CPE de la tenue de la grève.
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