Dépôt d’un projet de loi privé dans le dossier de la traverse
Traverse : Rivière-du-Loup veut les données et la réalisation d’une contre-expertise
La Ville de Rivière-du-Loup a officialisé sa volonté de déposer un projet de loi d’intérêt privé à l’Assemblée nationale de Québec, dans le dossier épineux de la traverse de Rivière-du-Loup, ce lundi 20 janvier. L’administration municipale, appuyée par le député du Parti Québécois Pascal Bérubé, souhaite obtenir «plus de transparence et de respect». Elle ne cache pas non plus son désir que des professionnels indépendants effectuent une contre-expertise si elle obtient les données et documents recherchés.
Devant les membres des médias et des représentants de la Chambre de commerce de la MRC de Rivière-du-Loup, le maire Mario Bastille, flanqué du député de Matane-Matapédia Pascal Bérubé et du conseiller municipal Carl Thériault, a expliqué que la Ville souhaitait obtenir «certains pouvoirs temporaires» lui permettant de documenter la viabilité du maintien du service de traversier à la Pointe.
«C’est un projet de loi qui exige de la transparence du gouvernement. Une décision a été rendue. Non, elle ne fait pas notre affaire, mais c’est surtout la démarche qui est dénoncée», a déclaré le maire, précisant qu’il voulait la réalisation d’une nouvelle étude d’opportunité indépendante sur la question.
«On nous a lancé des chiffres, mais trop peu de données à l’appui de leur argumentaire, comme si la décision avait été prise sur le coin d’une table. Les gens de Rivière-du-Loup méritent plus de respect; il est nécessaire d’obtenir la vérité sur cette catastrophe annoncée.»
Après 115 ans d’histoire, la Ville «n’allait pas accepter ça sans rien dire», a ajouté l’élu.
C’est pourquoi elle a décidé d’aller de l’avant avec cette démarche juridique particulière. La Ville de Rivière-du-Loup n’avait pas déposé de projet de loi d’intérêt privé depuis 2003, a-t-on indiqué.
La Ville souhaite également que cette nouvelle action en faveur du maintien de la traverse à la Pointe de Rivière-du-Loup attire de nouveau l’attention des parlementaires sur un enjeu majeur pour la région et que la récente décision du gouvernement soit débattue, questionnée, voire reconsidérée.
«Que l’on soit pour ou contre le déménagement, je crois que notre projet de loi est rassembleur parce que ce qu’on demande à Québec, c'est les chiffres et les études», a indiqué Mario Bastille.
APPUI DE PASCAL BÉRUBÉ
Dans les derniers mois, le Parti Québécois s’était prononcé en faveur du maintien du traversier au quai de Rivière-du-Loup. C’est ainsi sans surprise que le député Pascal Bérubé a décidé de parrainer l’initiative de la Ville de Rivière-du-Loup.
Ce dernier estime que la décision du gouvernement ne tient pas compte de l’opinion de la vaste majorité des Louperivois et des différents acteurs touristiques, politiques et économiques de la région.
Il estime que la Ville de Rivière-du-Loup a raison d’exiger des réponses claires qui pourront éventuellement permettre au conseil municipal et à la population de porter un jugement objectif sur la décision du gouvernement.
«Il y a eu un sondage et une pétition. Les gens veulent conserver leur traverse et le gouvernement a fait un choix, un choix qui lui appartient. La Ville demande maintenant les bases sur lesquelles s’appuie cette décision. Je pense que c’est la moindre des choses», a-t-il dit.
«Il y beaucoup de questions et trop peu de réponses […] Si le gouvernement est confiant d’avoir pris la bonne décision, il n’a qu’à rendre tous les documents disponibles!», a-t-il ajouté, ne cachant pas se méfier du gouvernement de la CAQ et de la Société des traversiers du Québec.
AUTRES DEMANDES
Un projet de loi d’intérêt privé est une loi proposée aux parlementaires et qui concerne spécifiquement les intérêts d’une personne ou d’un groupe particulier, plutôt que ceux de la population en générale.
Outre une plus grande transparence, la Ville de Rivière-du-Loup demande que la tenue d’un BAPE soit une étape obligatoire avant la réalisation de tout projet d’aménagement d’un quai ou d’une installation, temporaire ou permanente, en dehors de Rivière-du-Loup.
La Ville de Rivière-du-Loup souhaite enfin qu’un droit de préemption municipal puisse être inscrit temporairement sur certainement immeubles appartenant au gouvernement ou à la STQ à la Pointe de Rivière-du-Loup. Ainsi, advenant un déménagement de la traverse, puis une vente de certains immeubles, la Ville aurait la priorité sur ceux-ci.
Le projet de loi de la Ville de Rivière-du-Loup devrait être déposé d’ici la fin janvier. Mario Bastille et Pascal Bérubé souhaitent ensuite qu’il soit étudié d’ici la fin de la session parlementaire en juin. Ils ont bon espoir que le dossier pourra suivre son cours sans anicroche.
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