Plus de 20 ans d’aide humanitaire pour le Dr André Munger
Guinée-Bissau, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Côte d’Ivoire, Haïti, Géorgie, Ukraine, Soudan, Colombie… Écouter le Dr André Munger énumérer sommairement la liste des endroits où il est intervenu lors de missions humanitaires donne l’impression qu’il a parcouru la planète afin d’offrir son aide aux communautés dans le besoin. Et ce n’est sans doute pas loin de la vérité.
Voilà maintenant plus de 20 ans que le médecin louperivois collabore avec Médecins sans frontières (MSF), alternant entre les missions internationales, la médecine générale et les soins palliatifs à Rivière-du-Loup. Une carrière à deux volets qui lui a permis de s’épanouir.
«L’aide humanitaire m’intéresse depuis mon adolescence. C’est un peu ce qui m’a amené dans le milieu de la santé», souligne-t-il. «La médecine a été mon point d’entrée, je ne me voyais pas faire autre chose.»
André Munger a quitté le Québec une première fois avec sa conjointe Martine et ses enfants quelques années seulement après la fin de ses études afin de réaliser un projet de développement en Guinée-Bissau, un petit pays de l’Afrique de l’Ouest. Ils y sont demeurés deux ans avant de revenir au Canada.
Puis, en 2001, tout juste après les attaques sur le World Trade Center de New York, le médecin s’est envolé pour le Libéria, cette fois pour MSF. Cette expérience de six mois a, de son propre aveu, été toute une entrée en matière. Une guerre civile, impliquant le dictateur Charles Taylor, reconnu coupable de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité en 2012, y avait éclaté.
«Disons que ç’a m’a bien initié [aux réalités de l’humanitaire en zone de conflits] avec les massacres, les bombardements et les enfants soldats», a-t-il partagé. «Le contexte était épouvantable et j’y ai vu de tout, a-t-il ajouté. On faisait d’ailleurs les mêmes représentations qu’aujourd’hui en disant que le droit humanitaire n’était pas respecté, loin de là. En fait, rien n’était respecté.»
Aussi difficile a-t-elle été, cette expérience ne l’a pas rebuté. Au contraire, elle a lancé une carrière qui l’a ramené plusieurs fois (et plusieurs mois!) sur le continent africain, mais aussi en Europe de l’Est, dans le Caucase, en Amérique du Sud et au siège social de MSF à Paris, où il a œuvré pendant cinq ans. Il a même rencontré l’ancien président français François Hollande.
Au cours des deux dernières décennies, il a été au cœur de nombreux conflits et zones de guerre, mais aussi derrière plusieurs projets de développement médicaux. Au Malawi, par exemple, il a participé à la mise sur pied d’un projet-pilote sur le VIH auprès de 25 000 patients. Plus récemment, il s’est déplacé au Mali pour le déploiement d’un projet lié aux soins palliatifs et oncologiques.
Dans les dernières années, le Dr Munger a occupé davantage des postes de direction et de coordination, à la tête d’équipes compétentes et efficaces en temps de crise. Au-delà de la médecine, l’humanitaire lui a permis de développer des compétences dans les domaines de la gestion, des ressources humaines, de la sécurité, de la géopolitique et même de la négociation.
Aujourd’hui âgé de 64 ans, le Louperivois est reconnaissant d’avoir toujours la santé lui permettant de partir en mission dans des lieux peu commodes. S’il a toujours la volonté d’aider, il convient qu’il devra tranquillement penser à ralentir.
«En Ukraine et à Gaza, j’étais parmi les plus vieux, mais je n’avais toujours pas de difficulté à suivre les jeunes», a-t-il blagué.
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