Voler de ses propres ailes avec la Résidence Doris-Dickner
Après neuf ans de gestation, le nouveau nid de la Maison l’autnid a été inauguré le 24 février à Rivière-du-Loup. La résidence Doris-Dickner permettra à l’organisme de loger huit personnes atteintes d’un trouble du spectre d’autisme (TSA), en plus d’accueillir un centre de jour, du gardiennage et une chambre de répit.
Dans la dernière année, l’ancien presbytère Saint-François-Xavier-Viger situé au 522, rue St-Alfred, a complètement été transformé afin d’être fidèle à sa nouvelle vocation : aider les personnes atteintes d’un TSA et leurs familles.
Au rez-de-chaussée se trouve le centre de jour et de gardiennage, une chambre de répit et une cuisine. Au deuxième étage, huit chambres ont été aménagées pour les résidents permanents. Le troisième étage, qui leur sera réservé, contient une salle de motricité, une salle sensorielle, une salle technologique, un coin cuisine avec un lit (pour la visite) et un salon.
Le projet a nécessité un investissement de 5,4 M$. Le gouvernement du Canada a versé plus de 2,9 M$ dans le cadre de la Troisième Entente Canada-Québec concernant l'Initiative pour la création rapide de logements. La contribution du gouvernement du Québec s’élève à plus de 2 M$, entre autres par l’entremise de la Société d’habitation du Québec (SHQ).
La Ville de Rivière-du-Loup, de son côté, a accordé un crédit de taxes de 35 ans, représentant 1,2 M$. Elle contribue aussi au programme de supplément au loyer de la SHQ à la hauteur de 10 %, la Société prenant en charge la portion restante. Les locataires contribueront ainsi au paiement du loyer à un montant correspondant à 25 % de leur revenu. Cette aide, de près de 138 000 $, durera 5 ans.
La surveillance-gardiennage et le centre de jour sont opérationnels depuis les deux dernières semaines dans les nouveaux locaux. Les résidents qui auront leurs nids dans l’ancien presbytère commenceront à s’installer cette semaine. Les travaux prendront fin cet été, lors de la création du jardin annexé à la résidence.
«Ça a été tout un parcours, un parcours des combattants. C’est un parcours qui prouve qu’avec de l’initiative, de la ténacité et de la volonté de travailler en équipe, on peut faire de grandes choses à notre petite échelle pour ceux qui ont besoin de soutien dans notre communauté», a souligné Isabelle Marquis, la présidente de la Maison l’autnid.
L’idée d’une telle résidence a germé dans son esprit en 2016. Elle-même mère d’un enfant atteint de TSA, Mme Marquis se demandait ce qu’il adviendrait de son garçon, Jean-Christian, lorsqu’elle partirait. Et elle a souhaité déployer un projet à grande échelle afin d’aider d’autres parents dans la même situation.
La majorité des premiers locataires partiront de leurs familles pour voler de leurs propres ailes à la résidence Doris-Dickner. D’avoir leur logement à eux ainsi que leur propre routine, peut mener les personnes atteintes de TSA à gagner en autonomie et à se dépasser, soutient Isabelle Marquis.
D’après Doris Dickner, l’homme d’affaires honoré lors de l’inauguration et dont le nom figure sur la résidence, un tel établissement devrait exister dans toutes les municipalités du Québec ayant un grand nombre de population. Son frère, Normand Dickner, qui était atteint d’un léger TSA aurait adoré vivre dans un tel endroit, croit-il. Un tableau a d’ailleurs été érigé en son honneur dans l’entrée de la résidence.
La députée de Rivière-du-Loup - Témiscouata, Amélie Dionne s’est réjouie de la réalisation de ce projet, pour lequel elle a travaillé avant même d’être élue. «On est en pénurie de logements, mais surtout ceux abordables et sociaux. Donc c’est important pour des clientèles vulnérables, plus défavorisées [et à besoins particuliers] de pouvoir soutenir des projets comme ça, car tout le monde a besoin d’être logé», souligne-t-elle.
Le maire de Rivière-du-Loup, Mario Bastille, a salué la reconversion du presbytère. «C’est super beau. Ce que je trouve [le fun], c’est qu’ils ont gardé quand même l’inspiration, des éléments qui font partie de l’histoire du bâtiment ont été gardés même si c’est moderne», remarque-t-il. L’élu est aussi fier du milieu louperivois qui s’est rassemblé autour d’une même cause afin de donner un milieu de vie sécuritaire aux personnes atteintes de TSA dans la région.
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