Politique de soutien à domicile : les représentants des Clubs 50 + prennent parole
La ministre québécoise des aînés, Sonia Bélanger a manifesté récemment son intention de présenter une politique nationale de soutien à domicile d’ici la fin de l’année. Le 18 mars, elle déclarait que cette politique pourrait laisser place à une tarification des services de soutien à domicile. Réunis à Carleton-sur-Mer, les 15 membres du Conseil d’administration du Carrefour 50+ représentant les Clubs 50+ des régions de la Gaspésie, des Îles-de-la-Madeleine et du Bas-Saint-Laurent se sont entendus sur le message à transmettre à la ministre dans le cadre de ces consultations.
«D’abord, que le Québec se dote d’une politique de soutien à domicile, c’est une très bonne nouvelle. Les besoins sont évidents. Selon les prévisions du gouvernement du Québec, la population de 75 ans et plus passera de 829 000 personnes en 2023 à 1,48 million de personnes en 2040, ce qui représente une croissance de 79 %. Qui prendra soin de tous nos aînés vieillissants? Comment? Dans quelles conditions? Le vivre-chez-soi sera-t-il possible pour tous? Même en milieu rural ou semi-urbain? Nous partageons ces questionnements. Dans ce contexte, nous croyons essentielle de prendre la parole et partager notre expérience de plus de cinquante ans dans les communautés de nos deux régions», affirme le président du Carrefour 50+, Richard Rancourt.
Pour Harold LeBel, directeur général du Carrefour 50+, l'enjeu principal réside dans l'isolement social des aînés. «Permettre aux aînés de chez nous de bien vieillir chez-soi, dans leurs régions, leur communauté est une question de dignité. Nous le savons tous, relever ce défi sera encore plus exigeant dans les années à venir en raison du vieillissement à maintes fois documenté de notre population régionale.»
Concernant une tarification des services, M. LeBel soutient qu’il faudra voir, mais que le gouvernement devra investir. «Ce sera incontournable. Il faudra alors, et j’insiste, éviter les discours culpabilisants envers la population aînée qui coûteraient trop cher à la société. Il y a souvent une odeur d’âgisme derrière ces discours.»
Pour les représentants des Clubs 50+, le «bien vieillir chez soi», c’est chez soi, dans son village, dans sa région. Des régions qui subissent trop souvent les contrecoups des bris de services en santé, notamment. Il y a là, clairement, une réalité à prendre en compte dans la nouvelle politique de soutien à domicile du gouvernement du Québec, tout simplement par respect pour ceux et celles qui ont bâti nos régions.
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