La ministre Guilbault se rétracte, Rivière-du-Loup toujours insatisfaite
Après que des élus et acteurs de Rivière-du-Loup ont sommé la vice-première ministre du Québec, Geneviève Guilbault, de présenter des excuses aux Louperivois, elle a enfin donné signe de vie. Cette dernière s’est rétractée, sans toutefois demander pardon à la communauté de Rivière-du-Loup.
Dans une déclaration écrite envoyée aux médias le 15 avril, le cabinet de la ministre des Transports a assuré que Mme Guilbault «ne voulait en aucun cas minimiser le nombre d’opposants au projet. Elle sait parfaitement que les citoyens qui préfèreraient garder la traverse dans son lieu actuel sont plus que quelques personnes et que c’est un dossier sensible». Rappelons que les propos tenus par l’élue avaient été tenus en marge d’une conférence de presse à Saint-Pascal le 10 avril.
Malgré tout, le gouvernement a soutenu avoir pris la meilleure décision pour pérenniser le service de traversier dans les décennies à venir «qui se fera pour le tiers du prix du maintien».
Coïncidence ou non, cette déclaration survient à la suite d’une demande officielle d’excuses adoptée par les conseillers municipaux louperivois à la séance du conseil du 14 avril.
La réponse de la Ville de Rivière-du-Loup ne s’est pas fait attendre. Elle a envoyé un communiqué aux médias, le 15 avril, indiquant que «la vice-première ministre Geneviève Guilbault fait la démonstration que le gouvernement cache des données».
La Ville fait ainsi référence au maintien de la traverse à Rivière-du-Loup évalué à 665 M$ en janvier. «La ministre s’était alors présentée devant les Louperivois pour leur dire que le déménagement de la traverse se ferait pour le quart du prix du maintien, soit 170 M$. C’est donc une subite hausse de 50 M$ pour l’option du déménagement de la traverse de son port d’attache après 115 ans d’opération», peut-on lire dans le communiqué.
«Ces propos de la vice-première ministre démontrent que le gouvernement du Québec et la Société des traversiers du Québec improvisent dans le dossier et qu’ils cachent des informations à la population. Il nous faut absolument faire la lumière sur ce scandale en devenir. Je deviens de plus en plus convaincu chaque jour qu’on nous cache des détails critiques en faisant miroiter des économies importantes pour le déménagement de la traverse, alors qu’en fin de compte, le projet que caresse Mme Guilbault pourrait s’avérer, à défaut de données pour en juger, un gouffre financier majeur, une des pires décisions prises pour notre région», a souligné le maire, Mario Bastille.
Même si les élus se réjouissent d’avoir enfin eu une réponse de Mme Guilbault, ils déplorent qu’elle ne contienne pas d’excuses et qu’elle n’ait pas été transmise, au préalable, à la Ville qui a dû en prendre connaissance dans les médias.
«C’est encore une fois un manque de respect pour notre milieu, nos citoyens et nos gens d’affaires que de penser qu’un simple message texte va nous faire oublier l’intransigeance et l’amateurisme du gouvernement de la CAQ dans un dossier aussi important dans l’est de la province, a ajouté le maire Bastille. Mon téléphone n’a pas sonné, je n’ai reçu aucune lettre, aucun courriel de la part de la ministre. La job de bras est faite par son personnel politique.»
Les élus louperivois réitèrent leur demande d’avoir accès aux documents qui ont mené à la décision du déménagement de la traverse vers Cacouna. Ils invitent aussi la population à se rendre sur le site web quelquespersonnes.com afin d’exiger plus de transparence de la part du gouvernement dans le dossier de la traverse. Depuis la mise en ligne du site le 11 avril, déjà plus de 1 000 noms ont été recueillis.
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