Écoliers à 50 ans!
La vie ne s’arrête pas à 50 ans. Bien au contraire. Mais parfois, elle nous apporte de nouveaux défis. Pour Marcel Lehoux et Lynda Parent de Rivière-du-Loup et Yves Dufour de Saint-Pacôme, c’est un défi de taille qui les attendait, soit celui de retourner aux études.
Nos trois complices, qui gravitent autour de la cinquantaine et qui ont accepté de nous rencontrer, ont un point en commun : ils ont opté pour le Centre de formation professionnelle, Pavillon-de-L’Avenir. Leur histoire n’a rien d’unique en 2009, mais elle est le reflet d’une société en constante évolution.
UN DIPLÔME EN POCHE EN MOINS DE DEUX
En cette période de crise économique, de plus en plus de gens vivent de l’insécurité sur le plan professionnel ou perdent carrément leur emploi. Pour plusieurs, c’est le néant. Au Centre de formation Pavillon-de-L’Avenir, on tente depuis déjà quelques années de tout mettre en place pour répondre aux besoins de ces gens.
Lynda Parent de Rivière-du-Loup a opté pour le diplôme d’études professionnelle comme auxiliaire-infirmière.
Photo : Monique Dionne
« En contexte de crise et d’incertitude, il y a des formations qui existent et c’est du solide » nous mentionne Michel Foisy du Pavillon-de-L’Avenir. En 2009, une panoplie d’alternatives est offerte. Plus d’une vingtaine d’options menant à un diplôme d’études professionnelles (DEP) sont à la portée de tous, jeunes et moins jeunes. En un an à peine, il est possible d’avoir un DEP en mains et cette période peut s’étendre jusqu’à deux ans dans certaines disciplines. Intéressant, n’est-ce pas?
PAS TOUJOURS FACILE LA VIE D’ARTISTE
Choisir de retourner sur les bancs d’école à 40, 45 ou même 50 ans, il ne faut pas se le cacher, ça prend du courage et une bonne dose de détermination. Et nos trois élèves en ont. Dans leur vie respective, une réorientation de carrière s’imposait.
Ils ne regrettent aucunement leur choix d’être retournés aux études, mais ils s’entendent pour dire que tout n’est pas si simple, notamment à la rentrée des classes. Une petite peur les hantait, mais elle s’est vite dissipée. Il faut dire qu’à 50 ans ou presque, on sait ce qu’on veut et le temps, il est précieux. Avec leur bagage et leur expérience de vie, ils reprennent vite le dessus, travaillent assidûment et les résultats sont là.
« J’aime ça comme un malade » souligne M. Dufour, qui étudie en technique d’usinage alors que madame Parent, qui caresse le rêve de devenir infirmière-auxiliaire, ne regrette nullement son choix. « L’atmosphère, c’est comme une gang de chums, ajoute avec un sourire M. Dufour. Oui, j’ai 50 ans. On a tous un petit peu peur au début, mais on s’aperçoit que c’est important d’avoir des vieux. Ça vieillit le groupe et ça l’enrichit. On apporte notre expérience. »
« Ce n’est pas évident de prendre cette décision. C’est très exigeant » confirme Marcel Lehoux qui a opté pour l’électromécanique et qui a même failli abandonner. « Si ça n’avait pas été de me faire traiter de lâcheux… », nous dit-il en riant et en insistant toutefois pour nous faire savoir qu’aujourd’hui, plus rien ne l’arrêtera pour avoir son diplôme, même si cela est parfois difficile, très difficile. En ces moments plus sombres de remise en question, heureusement, il y a les « profs » et à l’unanimité, ils ont loué leur attitude et leur travail. « Tu es bien épaulé si tu as le goût de réussir » constate M. Dufour.
RASSURÉS QUANT À L’AVENIR
Et après leurs études? Ils sont tous optimistes. Sans équivoque, c’est un moment qu’ils n’appréhendent pas du tout. Ils sont même déjà attendus. « Les personnes de 50 ans sont fiables » s’entendent-ils pour dire. « L’âge, ce n’est pas un obstacle. C’est rassurant pour un employeur. Tu as un vécu et des références. Et après tout, on a encore plusieurs années à offrir ». Ils ont tout à fait raison et en plus s’ils sont heureux dans cet emploi, que demander de mieux?
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