Décès de Jean-Benoît Beaulieu : le verdict renversé
Le vendredi 30 janvier, la Cour du Québec a renversé la décision prise par le juge Martin Gagnon, qui avait condamné l’adolescent ayant mortellement frappé d’un coup de poing Jean-Benoît Beaulieu, coupable d’homicide involontaire. Les trois juges de la Cour d’appel se sont donc rendus aux arguments de l’avocat de la défense, Me Jean Desjardins, qui alléguait que le juge Gagnon avait erré sur plusieurs points.
L’adolescent alors âgé de 14 ans, dont le nom ne peut être dévoilé, avait été sentencié d'une peine de six mois d’assignation à la résidence familiale, de 180 heures de travaux communautaires et de deux ans de probation. Le présent jugement annule donc le verdict du juge Martin Gagnon.
Pour la mère de Jean-Benoît, Lise Théberge, le jugement rendu crée un dangereux précédent dans les annales judiciaires du Québec. « Il n’y avait pas beaucoup de jurisprudence dans des cas semblables, maintenant oui. C’est un triste message qu’on envoie aux jeunes. Nous sommes très déçus. Jamais je n’aurais pensé que ça se termine comme ça. C’est tout le procès qui nous est revenu en tête, qu’est-ce qui a fait pencher la balance, je ne comprends pas », raconte Mme Théberge.
« Mon fils est mort pour rien, il ne s’est pas suicidé, un coup de poing a été porté, et ce coup fatal doit être jugé. Je ne veux pas m’acharner contre l’adolescent, mais je ne désire pas une sentence exagérée, même que son avocat était d’accord avec le procureur de la Couronne Lili-Ann Laforest et la déléguée à la jeunesse et considérait la sentence comme très acceptable. Mais je tiens à ce qu’il y ait un verdict d’homicide involontaire, quelqu’un doit être responsable du geste posé », commente avec déception la maman de Jean-Benoît.
Les parents de Jean-Benoît Beaulieu rencontreront le procureur de la Couronne, Me Lili-Ann Laforest, afin de bien prendre connaissance du jugement et d’analyser la possibilité de porter la décision de la Cour d’appel jusqu’en Cour suprême.
Au moment de porter la décision en appel, Me Desjardins considérait le jugement de culpabilité comme « déraisonnable ». Il a notamment reproché au juge Gagnon de ne pas avoir tenu compte des contradictions soulevées dans les différents témoignages des témoins de l’accusation. La défense avait alors soulevé une dizaine de points d’errance.
C’est le 25 avril 2007 à 12 h 20, à l’École secondaire Arc-en-Ciel de Trois-Pistoles, que le drame s’est produit. Frappé à la tempe lors d’une altercation, le jeune adolescent s’est effondré au sol pour ne jamais se relever. Transféré d’urgence à l’Hôpital de l’Enfant-Jésus de Québec, les spécialistes ont tout tenté, malheureusement en vain.
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