Lettre d'Adrien Vaillancourt au Collège de Sainte-Anne
La Pocatière, 20 mai 2009
Bonjour,
Le 17 avril dernier, quand j’ai quitté le Collège, je l’ai fait en toute discrétion. On venait de m’apprendre la nouvelle de mon cancer. Il me restait de longs examens à passer. En quittant le Collège, je voulais surtout prendre le temps d’apprivoiser la nouvelle, d’essayer de comprendre! Moi qui n’avais jamais été malade; le choc a été brutal… Pourquoi moi? Pourquoi en ce moment où plein de projets s’annonçaient à moi? Quel serait mon avenir immédiat? Il y aurait-il un avenir lointain?
Aidé de mes proches, ma famille et de mes amis, j’ai accueilli mon cancer, cette visite non désirée, dans le calme et la confiance. J’avais en moi cette certitude que le Dieu qui m’a toujours comblé au-delà de mes attentes continuerait de le faire au nom de son amour et encore plus dans ces moments difficiles. Je continue de lui faire confiance même si parfois je vis des moments plus difficiles. Il m’a donné une confiance absolue en la vie, en la vie plus forte et plus grande que toute mort. C’est ce qui me donne la force d’avancer chaque jour, car c’est une autre réalité que je dois maintenant apprivoiser : vivre une journée à la fois, moi qui était toujours en projets.
Je vous remercie de vos prières et de vos encouragements. Vous devinez bien que je ne serai pas avec vous dans les derniers moments de votre année scolaire. Je suis présentement à l’hôpital. Un accident de parcours auquel je devrai m’habituer. Mais ce séjour inattendu m’a fait découvrir des femmes et des hommes exceptionnels. Je parle ici des personnes qui travaillent dans les hôpitaux. Ces femmes et ces hommes ont dans le coeur qu’un seul souci : aimer et se donner. Ils sont des porteurs d’évangile. Il faut être grand pour travailler avec les blessés de la vie et les accueillir dans leur vulnérabilité. Avoir toujours la main, les bras tendus pour relever… J’y reconnais la présence amoureuse du Seigneur près de moi; un autre clin d’œil de sa bonté et de sa tendresse.
J’entreprends mes premiers traitements de chimiothérapie la semaine prochaine. Je m’associe à cet ennemi plus fort que le cancer. C’est la seule façon de le combattre. Mais au fond de moi, il y a une autre façon de le combattre : c’est ma foi en la vie; en la vie qui ne peut venir à bout de la maladie et de toutes formes de mort.
Je vous demande de continuer de prier pour moi pour que jamais les moments difficiles que j’aurai à traverser ne m’éloignent du Seigneur ou me fassent douter de son amour.
Merci pour ce que vous êtes et bonne fin d’année! Je vous porte dans mon cœur et dans mes prières.
Adrien
qui vous aime toutes et tous beaucoup!
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