Incendie mortel à Rivière-du-Loup
Rivière-du-Loup - Le dimanche 19 juillet, un incendie dont l’origine n’est pas encore connue a fait une victime tôt dans la matinée, vers 4 h 28. Pierre-Luc Desjardins, âgé de 20 ans qui résidait au 40, rue Frontenac, a été retrouvé sans vie alors que la résidence dans laquelle il habitait était la proie des flammes.
L’alerte a été donnée par deux passants qui se sont présentés au poste de la Sécurité publique de Rivière-du-Loup pour signaler que de la fumée s’échappait du bâtiment qui d’ordinaire, héberge bon nombre d’étudiants et qui est situé à l’angle des rues Frontenac et Saint-André.
À leur arrivée, les policiers ont effectivement constaté qu’une dense fumée s’échappait de la bâtisse. « Ils n’étaient pas en mesure d’entrer à l’intérieur et ont immédiatement communiqué avec le Service incendie. Les pompiers ont alors retrouvé un jeune homme inconscient », raconte l’agente en relation communautaire, Johanne Levasseur.
Pour combattre l’incendie, plus d’une trentaine de pompiers ont uni leurs efforts. Une vingtaine de Rivière-du-Loup, les autres de Saint-Antonin, Notre-Dame-du-Portage et de Saint-Modeste.
Ils n’étaient pas en mesure d’entrer à l’intérieur et ont immédiatement communiqué avec le Service incendie. Les pompiers ont alors retrouvé un jeune homme inconscient », raconte l’agente en relation communautaire, Johanne Levasseur.
Le feu courait sous le toit et c’est à la scie et à la hache que les pompiers ont dû s’attaquer à ce dernier afin de pouvoir rejoindre les flammes.
Photo : François Drouin
La victime qui est originaire de la Beauce a été retrouvée au sous-sol. Son corps ne portait aucune brûlure. Il a ensuite été transporté au Centre hospitalier régional du Grand-Portage, où son décès a été constaté. Le Service incendie spécifie qu’au moins un détecteur de fumée était en fonction au moment du drame.
Deux autres personnes ont toutefois réussi à sortir à temps. Selon le Service de sécurité publique, ce sont les deux personnes qui ont avisé les policiers qui ont réussi, en frappant sur les vitres et en criant, à réveiller les deux personnes qui ont finalement pu quitter à temps le bâtiment.
Malgré la fatigue, les pompiers ont vaillamment combattu le brasier.
Photo : François Drouin
TÉMOIGNAGES
L’un des deux rescapés, qui doit entamer des études en septembre au Centre de formation professionnelle de l’Avenir, a tout perdu. « Je me suis réveillé ce matin, j’ai vu qu’il y avait un incendie et de la fumée. J’ai mis mes lunettes et je suis allé voir ce qui se passait. La poignée n’était pas chaude. En ouvrant, j’ai vu qu’il y avait plus de fumée. J’ai mis une serviette et je suis allé voir si mon coloc était correct, puisque la fumée arrivait de cette direction », raconte Samuel Santerre.
« Sa chambre n’avait rien, puis dans l’escalier il n’y avait rien non plus. En voulant retourner réveiller mon coloc, les secours sont arrivés, j’ai mis la première paire de jeans que j’ai vu », raconte le jeune homme. Ce dernier, ainsi que son colocataire, ont alors été évacués de toute urgence. Malheureusement, pour son autre ami, il était trop tard.
L’autre résident, Julien Robinson, encore visiblement affecté par les événements, raconte à son tour : « Je venais de finir de travailler au bar, je me suis couché et 45 minutes plus tard, je me suis fait réveiller avec de la boucane dans ma chambre. Le feu était déjà bien parti ». Ce dernier habitait l’un des trois appartements situés à l’étage.
Bien qu’il soit en vacances, le maire de Rivière-du-Loup, Michel Morin, était présent sur les lieux du drame. Sur la photo, il est en compagnie d’un policier (à gauche) et du directeur adjoint au Service de la sécurité publique de Rivière-du-Loup, Guy Bourgoin (à droite).
Photo : François Drouin
BRASIER
L’édifice qui abritait cinq petits logements est une perte totale. Les nombreuses divisions et l’épaisseur du toit n’ont pas facilité la tâche des pompiers.
« Le toit fait au moins quatre pouces d’épais et les épaisseurs successives sont accotées les unes sur les autres. Habituellement, il y a un espace entre les toitures et nous pouvons y envoyer de l’eau. Mais pas ce matin. En plus, il y a du bardeau de cèdre et c’est isolé à la « ripe » de bois », explique le directeur du Service incendie de la Ville de Rivière-du-Loup, Sylvain Jean. Devant l’ampleur du brasier, les résidences voisines ont dû être évacuées.
Des employés d’Hydro-Québec ont dû couper les fils électriques, ce qui a permis aux pompiers de travailler sans encombre tout en limitant les autres risques de dégâts à l’équipement électrique.
Photo : François Drouin
M. Jean a tenu à souligner le travail et l’effort de ses hommes. « Ce n’est pas facile ce matin, il y a bien sûr la fatigue, mais les circonstances mortelles ajoutent une pression émotionnelle. Alors, je tiens à féliciter tous nos pompiers et notre personnel. Ils ont fait un travail phénoménal », souligne M. Jean.
Afin de combattre le brasier, le service incendie a procédé à une alarme générale. Seulement, en ces temps de vacances, il a dû faire appel à la régie Kamloup. Des pompiers de Saint-Antonin, de Notre-Dame-du-Portage et de Saint-Modeste, sont ainsi venus prêter main-forte.
ENQUÊTEÀ 8 h 15, un enquêteur de niveau 3 de la Sûreté du Québec, chargé de déterminer les causes exactes de l’incendie, s’est présenté sur les lieux. Une autopsie du corps de la victime sera pratiquée d’ici la fin de la semaine. Le coroner aura à déterminer les causes exactes de la mort de la victime, qui pourrait être décédé par asphyxie due à la fumée et à la raréfaction de l’oxygène.
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