De sauveteurs à héros
Rivière-du-Loup - Pour les sauveteurs Marie-Ève Fitzback et François Boucher, le jeudi 16 juillet demeurera gravé à jamais dans leurs mémoires. Par une journée qui semblait sans histoire, ils sont tout simplement passés de sauveteurs à héros. C’est que grâce à leur vigilance et leur sang-froid, un homme de 74 ans a été sauvé d’une noyade certaine à la piscine municipale de Notre-Dame-du-Portage.
Un sang-froid dont les deux sauveteurs peuvent être fiers. « On se pose souvent la question à savoir comment nous allions réagir. Personnellement, j’avais peur de paniquer, mais on n’a pas le temps. On est sur l’adrénaline, on ne se pose pas de question et on le fait », commente Marie-Ève Fitzback Son collègue François Boucher ajoute : « On pratique tellement, ça devient un automatisme, tu ne penses pas qu’une telle chose arrivera, mais quand ça se produit, c’est comme un réflexe ».
L’incident s’est produit après un changement de garde des sauveteurs. « François est venu me remplacer et j’ai quitté pour aller récupérer quelque chose au bureau. En redescendant, une fois rendu en bas, j’ai entendu François crier qu’il y avait quelqu’un dans le fond de l’eau », raconte Marie-Ève.
Tout se passe rapidement, moins d’une minute s’est écoulée depuis qu’elle a été remplacée. Immédiatement, son collègue sauveteur plonge dans l’eau à la rescousse du malheureux baigneur. De son côté, Marie-Ève demande au troisième sauveteur, Marie-Christine Pelletier, d’appeler immédiatement une ambulance.
« Nous avons été pris par surprise, on ne s’attendait pas à ça. Il n’y avait que deux baigneurs qui sont des habitués ici », commente François Boucher. La victime reposait au fond de l’eau, sous le tremplin, là ou la piscine fait plus de 3,6 mètres de profondeur. « Quand je l’ai sorti, la victime ne parlait pas, elle était inconsciente depuis environ 15 à 20 secondes », ajoute le sauveteur.
Alors que François pratique les manœuvres de RCR, Marie-Ève lui donne des indications sur l’état du baigneur. « Je lui disais quand le tourner, car la victime vomissait, si lors de l’insufflation son thorax se soulevait bien », ajoute Marie-Ève.
La sauveteuse lui a doucement parlé et le baigneur a répondu à sa voix. « Il bougeait un peu les yeux, il était très faible, mais tentait de cracher quand je lui demandais », ajoute-t-elle. À l’arrivée des paramédics, l’homme, bien que très faible, était tiré d’affaire.
Pour le relationniste de la Coopérative des paramédics du Grand-Portage, Joël Dubé, ce sont les premières minutes qui comptent lors d’un arrêt cardio-respiratoire. « C’est grâce à leur travail, à leur maîtrise des techniques de RCR et à la rapidité de leur intervention que la victime est en vie aujourd’hui.
Évidemment, les deux sauveteurs ont suivi une formation qui se jour-là, a trouvé toute sa raison d’être. « Ce sont des images qui marquent. Je travaillais à la piscine en fin de semaine, et les gens venaient me serrer la main. On prend conscience que notre travail est important », conclut Marie-Ève.
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