Incendie mortel : Les pompiers racontent
Rivière-du-Loup - Le témoignage de Richard (nom fictif) sur le site Internet infodimanche.com et sur les ondes de LCN à l’émission « Le vrai négociateur, Claude Poirier » a causé une véritable onde de choc à Rivière-du-Loup. Bien qu’il n’ait pas été mis en cause par le jeune homme, le service incendie de Rivière-du-Loup a donc accepté de nous raconter les conditions dans lesquelles ont dû travailler les pompiers lors de l’incendie mortel du dimanche 19 juillet.
À l’arrivée des policiers, déjà les flammes passaient au-dessus du lit de la victime. « Le feu prenait l’air à deux endroits, dans l’entrée et dans sa chambre. Avec la chaleur et la fumée, ses chances étaient minces. La présence d’un détecteur de fumée aurait grandement aidé », souligne le gestionnaire aux opérations du Service de la sécurité incendie de Rivière-du-Loup, Éric Bérubé.
Photo: François Drouin
De plus, même en connaissant l’endroit exact où se trouvait la victime, l’intensité du brasier ne permettait pas aux pompiers de s’y rendre, du moins à leur arrivée. « La visibilité était d’environ 6 pouces. Il faisait tellement chaud que nos gars ne pouvaient pas marcher debout. Au plafond, la température se situait à près de 1 000 degrés. Il faut comprendre que malgré l’équipement, il y a des limites où nos gars peuvent évoluer », explique M. Bérubé.
« Nous avions peu d’indications sur la solidité de la structure de la bâtisse. Le seul escalier menant au sous-sol était entièrement brûlé. En plus, ça grondait de partout. De plus, à leur première tentative, des fils qui pendaient, faisaient des flammèches de feu et provoquaient des courts-circuits sur les appareils respiratoires. La victime était de l’autre côté de tout ça (…) Ce sont des pères de famille que nous envoyons dans cet enfer-là, dans une maison comme un labyrinthe et qui est en feu », poursuit celui qui a pris le commandement des opérations peu après l’évacuation du corps.
D’ailleurs, à deux reprises, le commandant a été contraint d’ordonner un retrait prioritaire. Au moins deux embrasements généralisés ont pu être observés. Quant aux effectifs présents, M. Bérubé répond : « En moins de 12 minutes, 4 pompiers ainsi qu’une pompe. Dans la minute suivante, 4 autres pompiers ainsi que le camion-échelle arrivaient sur les lieux ».
Il faut comprendre que le mélange de stress, d’émotion, d’adrénaline et des effets sonores sont là des ingrédients qui peuvent fausser notre notion du temps.
CAUSES
La cause de l’incendie n’est pas encore connue, mais d’ores et déjà, le système électrique est pointé du doigt. « Dans le panneau de contrôle, le filage n’est même pas bien fiché. Il y a des ‘’sockets’’ qui sont lousses au plafond. C’est du n’importe comment dans cette bâtisse-là », raconte une dame qui connaît bien l’immeuble et qui a souhaité garder l’anonymat.
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