Bernard Simard sort de l’ombre et se défend
Rivière-du-Loup • Alors que le financement politique défraie les manchettes partout au Québec, Rivière-du-Loup n’y échappe pas. L’entrepreneur qui, au printemps 2007, a offert une enveloppe contenant 500 $ à Michel Morin en espèces, a donc choisi de sortir de l’ombre. Bernard Simard, propriétaire de Place St-Georges de Cacouna et Rivière-du-Loup, qui se retrouve au centre d’une polémique, a donc choisi de s’expliquer publiquement et par le fait même régler ses comptes avec le maire en place, Michel Morin.
Il accuse Michel Morin de se faire du capital politique en profitant de la situation pour se présenter comme « l’incorruptible maire de Rivière-du-Loup ». Mais Bernard Simard va encore plus loin en affirmant qu’il fait les frais d’une vendetta du maire de Rivière-du-Loup. « Ç’a avait pour but de salir ma réputation. Le problème c’est qu’il y a eu des dommages collatéraux, totalement injustifiés », raconte l’homme d’affaires.
M. Simard soutient que le maire Morin a utilisé les allégations de collusion de la mairesse de Boisbriand afin de publiciser l’histoire de l’enveloppe et ainsi nuire à sa réputation. « Ce n’est pas un imbécile, il savait ce qu’il faisait en lâchant ça à la radio (le 18 octobre sur les ondes de CIEL FM). Ne me faites pas croire qu’il s’agit d’une gaucherie, parce que ça, à la limite, je l’aurais accepté. Non, parce que plutôt que de rattraper l’histoire qui devenait hors proportion, il en a remis », soutient-il.
Bernard Simard fait ainsi allusion au texte du journaliste du Soleil Marc Larouche dans lequel le maire de Rivière-du-Loup affirme : « Ils ne semblent pas avoir honte et ne regardent pas par terre ». Une déclaration qui a fait bondir le principal intéressé. « Si M. Morin jugeait vraiment utile de révéler l’affaire au grand public, il aurait pu le faire avec plus de candeur et moins de mystère », raconte Bernard Simard.
« Il aurait dit le montant, il n’en aurait pas ajouté dans Le Soleil, il n’aurait pas dit que le contracteur devait avoir honte et quand il a émis son dernier communiqué pour finalement dire que Jean D’Amour est un homme très honnête, il aurait pu ajouter que l’entrepreneur l’était aussi dans son geste », soutient M. Simard.
Le propriétaire immobilier soutient que cette histoire n’est que la pointe de l’iceberg. Ce dernier ajoute que le maire de Rivière-du-Loup a joué un rôle actif dans le torpillage qui a fait échouer les phases 4 et 5 de son projet, Place St-Georges, situé sur le chemin des Raymond. De plus, il ajoute que Michel Morin aurait utilisé ses contacts pour lui mettre des bâtons dans les roues concernant son nouveau projet à Lévis.
Bernard Simard affirme être sorti de l’ombre pour mettre fin aux spéculations sur l’identité de la personne qui a remis une enveloppe contenant 500 $ adressée à Michel Morin. « Moi ce que je voulais, c’était remercier Jean D’Amour de son support lors de la construction de Place St-Georges à Rivière-du-Loup. Je me suis dit que pour lui montrer ma reconnaissance, j’allais encourager, contribuer à la campagne du candidat qu’on présentait comme son dauphin », explique l’homme d’affaires.
Mais pourquoi avoir remis l’argent directement à la conjointe de Jean D’Amour (en l’absence de son mari)? « Parce que Michel Morin à la base ce n’était pas mon candidat, bien que je voulais lui faire plaisir. Mais avant tout, je voulais faire plaisir à Jean D’Amour et qu’il sache que je le remerciais, que j’étais reconnaissant », répond Bernard Simard.
Ne connaissant pas la loi électorale municipale fixant à 100 $ la contribution maximale en argent contre 1 000 $ en chèques, il a naïvement placé l’argent dans l’enveloppe. « À ce que je sache, l’argent à toujours cours légal. De toute manière, qui voulez-vous soudoyer avec 500 $? Si j'avais vraiment voulu acheter quelqu'un, croyez-vous vraiment que j'aurais eu des chances avec 500 piastres ? », demande M. Simard.
« Quand je me suis lancé en affaires, en achetant un commerce qui avait connu des difficultés financières, la quasi totalité de mes fournisseurs exigeaient d’être payés en argent comptant, une habitude que j’ai conservé au fil des ans », raconte le propriétaire immobilier.
Pour illustrer ce que représente pour lui une somme de 500 $, Bernard Simard donne en exemple son dernier achat d’ampoules chez Canadien Tire pour ses 200 unités de logement. La facture s’est élevée à plus de 600 $ alors qu’il bénéficiait d’un escompte de près de 40 %, qu’il a payé en argent sonnant.
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