Opération Balbuzard : De nouvelles perquisitions ont eu lieu
Notre-Dame-du-Lac • Le bilan provisoire de l’opération Balbuzard qui a permis le démantèlement d’un important réseau de braconnage a choqué la population. Pourtant, il semble bien qu’il ne s’agit là que de la pointe de l’iceberg. Le directeur régional de la protection de la faune du Bas-Saint-Laurent, le commandant François Dessureault, avait précisé que le bilan pourrait s’alourdir. Il n’avait pas menti.
En effet jeudi dernier (voir autre texte), à la suite de la conférence de presse de la veille, d’autres perquisitions ont été effectuées. Les agents de protection de la faune ont frappé juste. Le nouveau bilan, toujours provisoire puisque ce n’est pas encore toute la viande saisie qui a été pesée, fait maintenant état de plus de 1 200 kilos de viande de bois.
Le directeur régional de la protection de la faune du Bas-Saint-Laurent, François Dessureault et le Chef de service pour les bureaux de Notre-Dame-du-Lac et de La Pocatière, Robert Gagnon.
Photo : François Drouin
Des chiffres qui laissent songeur puisque, selon M. Dessureault, les braconniers prélevaient la viande directement sur place. Il y a donc eu un important gaspillage. Les chasseurs rencontrés estiment que 40 % d’un cerf de Virginie éviscéré est de la viande. Si l’on tient compte que le poids d’une prise moyenne est de 45 kilos (les gros mâles peuvent aller jusqu’à 110 kilos) le nombre de bêtes tuées pour fournir les 1 200 kilos de viande s’en trouve décuplé.
Avec ces nouvelles perquisitions, ce sont une dizaine de nouveaux suspects qui s’ajoutent à l’impressionnante liste qui en comptait déjà une soixantaine. Comme ce fut le cas mercredi, il n’y a pas eu d’arrestation. Les différents suspects recevront donc une sommation à comparaître.
« Les noms ne seront rendus public que lorsqu’il y aura eu condamnation », soulignait mercredi dernier le chef de service à La Pocatière et Notre-Dame-du-Lac, Robert Gagnon.
Rappelons que les braconniers reconnus coupables s’exposent à des amendes minimales variant de 500 $ à 1 800 $. Dans le cas de chefs majeurs, elles vont de 1 800 $ à 5 475 $. Des accusations pourront aussi être portées à l’endroit des clients du réseau de braconnage. Ils sont aussi passibles d’amende de 1 800 $.
L'opération Balbuzard a aussi mené à la perquisition et à la saisie d'armes à feu, d'un véhicule, de véhicules tout-terrain, de congélateurs, de projecteurs, d'outils de transformation tels un moulin à viande, des sacs d'emballage, des couteaux, des scies à viande et des articles de pêche.
RÉACTIONS
Bon nombre de chasseurs rencontrés se sont indignés face au braconnage. Sur le site Internet infodimanche.com, l’un d’eux a écrit : « J'ai été à la chasse au chevreuil dans ce coin là. Je commence à comprendre la raison pour laquelle on n’a rien vu ».
Chez les commerces spécialisés dans la chasse, on fustige. « Ces gars-là donnent une image négative des chasseurs. Ils nous font passer pour des braconniers » commente un employé chez Rivière-du-Loup chasse et pêche (Pronature).
INFORMATIONS
Le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) invite toute personne qui serait témoin d’un acte de braconnage à le signaler en communiquant avec S.O.S. Braconnage au numéro sans frais 1 800 463-2191 ou avec le bureau de la protection de la faune le plus près (www.mrnf.gouv.qc.ca/fr/faune-adresses-regions/).
« Actuellement, outre les personnes déjà rencontrées, certains éléments de l'enquête portent à croire que d'autres individus pratiquent des activités illégales de même nature dans les régions avoisinantes », soulignait mercredi dernier le commandant Dessureault.
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