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Les professionnels de l'éducation insatisfaits

durée 24 février 2010 | 15h46
  • Nicolas Ouellet
    Par Nicolas Ouellet

    journaliste

    Rivière-du-Loup - Le président de la Fédération des professionnels et professionnelles de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ), Jean Falardeau, était de passage à Rivière-du-Loup mercredi afin de dénoncer les conditions difficiles dans lesquelles évoluent ses membres dans notre région, au sein de la Commission scolaire Kamouraska - Rivière-du-Loup et la Commission scolaire du Fleuve-et-des-Lacs.

    Dénonçant un manque de ressources flagrant, Jean Falardeau, accompagné de la présidente du Syndicat des professionnelles et professionnels des Commissions scolaires du Grand-Portage (SPGP), Johanne Gingras, argue que les professionnels tels les orthopédagogues, les orthophonistes, les conseillers en orientation ou les psychoéducateurs, ne peuvent intervenir efficacement auprès des élèves en difficulté.

    « Ce que nous demandons à la ministre de l'Éducation Michelle Courchesne, c'est l'ajout de 1 300 professionnels à la grandeur du Québec. (...) On pense qu'une société moderne ne peut pas laisser volontairement des élèves comme ça... c'est ce qui se passe présentement. Accepter de ne pas donner tous les services aux élèves qui en ont besoin dans une commission scolaire, c'est accepter qu'un élève qui a des difficultés d'apprentissage, ce qu'il n'a pas demandé, ne chemine pas et se dirige vers le décrochage et l'échec », a laissé entendre Jean Falardeau.

    12 EMPLOIS

    Concrètement, les demandes de la FPPE-CSQ représentent, pour les deux commissions scolaires de notre territoire, 12 professionnels à temps plein. Actuellement, les 6 000 élèves de la Commission scolaire de Kamouraska - Rivière-du-Loup bénéficient de 22,3 professionnels (ou équivalent temps plein). À la Commission scolaire du Fleuve-et-des-Lacs, les 4 000 élèves peuvent compter sur 19,5 professionnels.

    « Au niveau de la psychologie par exemple, si l'on regarde ici à Kamouraska - Rivière-du-Loup, on a un équivalent temps plein de 3,9 psychologues, dont quelqu'un en congé qui n'est pas remplacé, il reste donc tout près de 3 personnes sur le terrain. Ce qui fait que lorsque vient le temps de poser un diagnostic, que ce soit la dysphasie, la dyslexie ou autre, on n'est pas capable de poser ces diagnostics-là, parce qu'on n'a pas le temps, ça déborde de partout. Si l'on ne pose pas ces diagnostics, on n'a pas les services qui vont avec. Ces élèves-là sont donc pénalisés », soutient pour sa part Johanne Gingras.

    SERVICES ABSENTS

    M. Jean Falardeau ajoute que certains plusieurs professionnels ont quitté le milieu de l'éducation à cause de la lourdeur et de la diversité des tâches qu'on leur demandait d'accomplir. Corollaire de cet exode vers le privé, plusieurs services professionnels sont désormais totalement absents dans certaines écoles.

    « C'est particulièrement le cas des orthopédagogues qu'on ne retrouve pas dans certaines écoles. Le manque de psychologues et d'orthophonistes pose également de sérieux problèmes. Le pire, c'est que non seulement il n'y a pas suffisamment de professionnels dans les écoles, mais il est également difficile de retenir celles et ceux qui y sont déjà », mentionne M. Falardeau.

    78 M$

    Grosso modo selon ce dernier, la facture totale au Québec pour l'ajoute de ces 1 300 professionnels représenterait quelque 78 M$ pour le ministère de l'Éducation. Même là selon lui, les dépenses pour les professionnels en milieu scolaire seraient encore loin des dépenses que représentent celles pour le personnel de soutien, le personnel cadre et tout au haut de la facture, les enseignants.

    De plus actuellement, l'argent remis par le ministère aux commissions scolaires n'est pas nécessairement dirigé au même endroit par toutes les commissions. « Par exemple dans ma région, il y en a une qui a mis ça pour combler son déficit. Dans ses allocutions supplémentaires, la ministre dit : "Pour engager des professionnels". Mais il n'y a pas d'obligations. La commission scolaire qui a mis ça dans son déficit ne s'est pas faite taper sur les doigts. On demande donc aussi que les commissions scolaires ne puissent plus dévier l'argent de cette façon », conclut Jean Falardeau.

    commentairesCommentaires

    2

    • C
      Caroline
      temps Il y a 14 ans
      Je fait parti de la commission scolaire fleuve et des lacs. j'ai 2 enfants qui ont un diagnostique de dyslexie, dysorthographie, en plus d'un tdah. Ils ont besoin d'un éducateur spécialisé, d'orthopédagogue individualisé régulièrement + d'autres services ils ont a peine 2h d'ortho. par cycle de 6 jours. Tous ça à été recommandé par des professionelles de la santé.(pédiatre,pédopsychiatre,psycologue,ergothérapeute,orthophoniste)et maintenant il me demande de voir un neurospycologue en privé(1250$) pour aller chercher d'autres recommandations qu'ils ne respecteront pas.ils en on déjà plein les bras mais il n'y a pas de ressource ?????
    • UPCD
      Une personne concernée de très près...
      temps Il y a 14 ans
      Nous sommes loin de l'ajout des 1300 postes au Québec, et ça, je vous le jure! Je suis moi-même orthopédagogue dans l'une de ces commissions scolaires et j'ai appris ce midi que mes heures seront diminuées l'an prochain... Trouvez l'erreur! Une chose est sûre, c'est que ce n'est pas parce que les besoins des élèves seront moins grands! Je n'arrive même pas à faire tout ce que je devrais faire cette année, imaginez avec encore moins d'heures et autant d'élèves en difficulté...
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