Quand le simulateur fait le bon conducteur
Un investissement de près de 80 000 $ pour cet appareil, dont l’école soutient être la cinquième seulement au Québec à en faire l’acquisition.
L’École de pilotage RDL prend donc le virage technologique. Oubliez toute référence a une quelconque console de jeu vidéo. L’appareil, qui occupe à lui seul une partie de la pièce, reproduit fidèlement la cabine de conduite d’une automobile. Trois écrans ACL de grande taille, une webcam et deux écrans latéraux simulant les angles morts composent une partie du simulateur.
Au centre, on retrouve un véritable tableau de bord avec tous les indicateurs et contrôles habituels, y compris l’air conditionné fonctionnel. Le volant est assisté, la transmission peut être manuelle ou automatique et le siège repose sur une plateforme automatisée qui reproduit fidèlement les comportements de la voiture, des roues, du freinage et de l’accélération.
Michel Morin, maire de Rivière-du-Loup, Lyne Bérubé et Laurent Lebel, propriétaires de L’École de pilotage RDL et Pierro Hirsch, de Virage Simulation.
Photo : François Drouin
« Nos étudiants actuels en profiteront un peu, mais dès la prochaine session, le simulateur sera totalement intégré à la formation », explique l’instructeur chef de l’école, Laurent Lebel. En tout, la Société d'assurance automobile du Québec (SAAQ) permet l’utilisation du simulateur pour 6 des 15 sessions pratiques, soit un total de 330 minutes.
EXPÉRIENCE
Le simulateur a été créé par d’anciens ingénieurs de la firme CAE, réputée pour ses simulateurs aéronautiques. Il devrait permettre aux apprentis conducteurs, qui se prévaudront de ce service, d’acquérir plus rapidement de l’expérience. Selon M. Lebel, une heure passée avec le simulateur, si l’étudiant y est attentif et ouvert, équivaut à entre deux à quatre heures passées en voiture.
« Une véritable révolution dans la façon d’enseigner à conduire une voiture », soutient le chercheur en sécurité routière et développeur du programme d'entraînement des conducteurs chez Virage Simulation, Pierro Hirsch. « C’est simple, on cerne une problématique et on la repasse autant de fois que nécessaire sans rejeter du CO2 dans l’environnement », ajoute M. Lebel.
En guise d’exemple, mentionnons le simple fait de conduire à l’heure de pointe sur une autoroute urbaine lorsque l’on habite à Rivière-du-Loup. « Comment montrer la navigation et les dépassements sur les autoroutes urbaines quand on est à deux heures de Québec? Questionne l’instructeur. Le VS500M nous permet d’y être en moins de deux minutes », répond Laurent Lebel.
En moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire, le simulateur permet de passer d’une tempête de neige sur une route de campagne à la conduite sur une autoroute par un beau soir d’été, le tout de façon sécuritaire pour les apprentis conducteurs. Ne manque plus que le vent dans les cheveux…
Mieux encore, le VS500M autorise plusieurs angles de vue. Ainsi, l’enseignant peut à loisir basculer en vue aérienne pour démontrer à son étudiant où est située la voiture lorsqu’elle disparaît du miroir dans l’angle mort. Une image vaut mille mots, raconte le dicton, le simulateur l’applique avec une rare efficacité.
« En plus, pour les gens nerveux ou qui ont peur de conduire à la suite d’un accident pourront se familiariser avec le simulateur avant de se retrouver au volant d’une voiture », soutient M. Lebel. Le simulateur propose différents scénarios adaptés au niveau des élèves et cernant les différents éléments d’apprentissage.
L’instructeur chef de l’école ajoute que les paramédics et policiers pourraient aussi bénéficier de la présence du VS500M en l‘utilisant, par exemple, pour simuler des conditions de conduite en état d’urgence.
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